Comme chaque année désormais, une période de veille saisonnière est ouverte de juin à septembre pour éviter tous risques sanitaires liés à la chaleur. Avec 33 journées de vague de chaleur (température moyenne quotidienne nationale dépassant 25,3 °C), l’année 2022 détient le record pour un seul été, loin devant 1983 (23 jours) et 2003 (22 jours). Qu’en sera-t-il cette année ?
Le gouvernement a annoncé, au début du mois, la création d’un guide à destination des entreprises concernant les travaux réalisables dans les bureaux : « Les entreprises seront prévenues avant chaque vague de chaleur et un guide sera créé sur les travaux réalisables rapidement, ainsi que sur les comportements à adopter pour améliorer la température dans les bureaux », détaille ce plan. Un certain nombre d’obligations pesant sur les employeurs, le gouvernement a annoncé l’intensification des contrôles de l’inspection du travail.
Sachez pour commencer qu’au-delà de 30 °C pour une activité sédentaire, et 28 °C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les salariés (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles — INRS).
Les obligations de l’employeur
Concrètement, pour anticiper les épisodes de fortes chaleurs ou de canicule, les employeurs ont d’ores et déjà dû identifier les tâches ou les postes impactés, en évaluant l’influence de l’organisation du travail et de l’aménagement des locaux sur les risques encourus par les salariés. Réalisée avec l’aide des représentants du personnel et du service de prévention et de santé au travail, cette évaluation des risques a dû être transcrite dans le document unique d’évaluation des risques. L’objectif est de prévoir des mesures préventives.
Les employeurs sont ainsi tenus de renouveler l’air des locaux, de mettre à disposition des travailleurs de l’eau potable et fraîche, ou encore de leur fournir des moyens de protection contre les fortes chaleurs. Ces mesures sont à intensifier en cas d’alerte de vigilance rouge par Météo France, afin de garantir votre santé et votre sécurité. La charge de travail, les horaires, et plus généralement l’organisation du travail, doivent être ajustés suivant l’âge et de l’état de santé des salariés de l’entreprise.
Le télétravail est d’ailleurs recommandé dans ces situations de forte chaleur, notamment pour les femmes enceintes, les personnes souffrant de pathologies chroniques ou en situation de handicap.
Si vous vous voyez refuser ce type d’aménagement, vous pouvez saisir les services d’inspection du travail. En fonction de la taille de votre établissement, vous pouvez également solliciter les représentants du personnel.
Canicule : quelles mesures simples adopter ?
Les principaux risques pour vous, salariés, sont le coup de chaleur et la déshydratation. Le coup de chaleur est rare, mais grave : il est mortel dans 15 à 25 % des cas.
Il est donc recommandé de :
- Boire régulièrement de l’eau ;
- Porter des vêtements légers ;
- Adapter son rythme de travail ;
- Demander à son employeur d’organiser le travail de façon à réduire la cadence ;
- Réduire ou différer les efforts physiques intenses.
Les signes d’alertes d’un coup de chaleur sont des maux de tête, une sensation de fatigue inhabituelle, des vertiges, étourdissements, malaises, pertes d’équilibre, désorientations, propos incohérents, perte de connaissance… Si l’un de vos collègues présente ces signes, appelez les secours (en composant le 15), faites cesser toute activité à la personne, la rafraîchir en la transportant dans un endroit frais, lui asperger le corps d’eau et lui donner à boire. Soyez donc vigilantes.
Elisabeth DUVERNEY-PRET