Le télétravail s’est imposé comme une composante incontournable du monde professionnel moderne. Mais comment les managers peuvent-ils maintenir l’équilibre entre supervision et autonomie ? Comment éviter la surveillance oppressante tout en assurant un suivi nécessaire ? Une étude récente de NEOMA Business School met en lumière les dilemmes et les risques associés au pilotage à distance, allant de la perte de confiance au véritable épuisement des salariés. Le constat est clair : il faut trouver une nouvelle manière de superviser sans étouffer. Alors, comment faire ?
Impacts psychologiques du pilotage à distance
Le télétravail suscite une série de nouvelles questions et défis pour les managers. En tête de liste : comment gérer son équipe à distance sans la submerger de contrôles constants ? Selon l’étude menée par NEOMA Business School, un monitoring trop intrusif s’avère contre-productif. Non seulement cela mène à une perte de confiance entre les salariés et leur manager, mais cela peut aussi créer un sentiment d’auto-dévalorisation, générant un épuisement intellectuel et physique. Ce phénomène s’intensifie encore lorsque le manager fait preuve d’imprévisibilité dans ses requêtes. Ce manque de cohérence nourrit un climat d’incertitude et d’injustice.
L’importance de la prévisibilité et de la confiance
Pour contrer ces effets néfastes, le respect d’une certaine régularité dans les interactions apparaît comme une solution. Un agenda prévisible, discuté et approuvé par les deux parties, aide à instaurer un sentiment de stabilité et de confiance. Les horaires des réunions, les points de suivi et les types de communication doivent être déterminés à l’avance et respectés. Et si une modification est inévitable, elle doit être justifiée et partagée avec l’équipe. Cette démarche s’avère encore plus cruciale dans un environnement professionnel en mutation ou en période de crise, où l’anxiété peut être exacerbée par toute forme d’incertitude.
Déléguer pour montrer la confiance
Si déléguer est souvent vu comme un signe de confiance, c’est d’autant plus vrai dans un environnement de télétravail. La délégation de tâches et de responsabilités permet aux salariés de se sentir valorisés et autonomes. Ce sentiment d’empowerment contraste avec les effets néfastes du monitoring intrusif, redonnant aux employés une certaine maîtrise sur leur travail et, par extension, leur bien-être. La recherche de NEOMA Business School suggère de saisir chaque occasion pour déléguer des responsabilités significatives, une pratique qui pourrait servir à contrebalancer les effets délétères d’un suivi trop rigoureux.
Rôle des dirigeants dans la supervision à distance
La responsabilité de créer un environnement de travail sain en télétravail ne repose pas uniquement sur les épaules des managers ; elle implique également une orientation claire de la part des dirigeants. Ils devraient non seulement fournir des lignes directrices aux managers, mais aussi encourager un partage de bonnes pratiques au sein de l’organisation. La formation au développement de la confiance et à l’importance des retours constructifs pourrait s’avérer bénéfique pour tout l’écosystème de l’entreprise.
Équilibre et humanité : le défi du Nouveau Monde du travail
Le télétravail a le potentiel de transformer non seulement la manière dont nous travaillons, mais aussi comment nous interagissons au sein de nos organisations. Les conclusions de l’étude de NEOMA Business School servent de guide pour naviguer à travers les défis psychologiques et organisationnels que pose le pilotage à distance. C’est une question d’équilibre, d’humanité et, finalement, de réussite collective. Il est temps de repenser nos méthodes pour construire un avenir professionnel où la confiance et le bien-être des salariés sont au cœur des préoccupations.
Matthieu CHAUVIN