Le présentiel : la force du cadre et du contact humain
Le format en présentiel reste, pour beaucoup, une valeur sûre. Il propose un cadre structuré, avec des horaires fixes, des objectifs clairs, et un environnement propice à la concentration. Les échanges directs avec le formateur ou la formatrice permettent de poser des questions en temps réel, de réagir aux contenus, de bénéficier de retours personnalisés. Le groupe devient un vecteur d’apprentissage à part entière, notamment grâce aux partages d’expérience et aux mises en situation collectives.
Pour un(e) assistant(e) qui souhaite développer des compétences comportementales (communication interpersonnelle, gestion du stress, leadership, adaptabilité), le présentiel offre un terrain particulièrement favorable. Ces compétences, souvent qualifiées de « soft skills », se construisent à travers l’expérience vécue, le langage non verbal, les feedbacks en direct.
Cependant, cette modalité présente aussi des contraintes. Le présentiel suppose une disponibilité temporelle qui peut s’avérer difficile à aménager dans un emploi du temps chargé. Les déplacements, parfois longs ou coûteux, représentent une barrière supplémentaire. Le coût global (frais annexes, hébergement, restauration, temps d’absence au poste) peut également peser sur la décision de se lancer. Dans certaines structures, l’organisation du travail ne permet tout simplement pas ce type de formation sans une anticipation importante.
L’e-learning : la flexibilité à portée de clic
À l’opposé, la formation à distance (ou e-learning) s’impose comme une solution souple, adaptable, et souvent plus économique. Elle permet à un(e) assistant(e) de se former depuis son lieu de travail, son domicile, ou même lors de temps de transport. Les modules sont généralement accessibles à tout moment, facilitant une appropriation progressive, au rythme de chacun(e).
Ce format se prête particulièrement bien à l’acquisition de compétences techniques ou procédurales : maîtrise des outils bureautiques, perfectionnement en langues, gestion de projets, utilisation de logiciels spécialisés… autant de domaines qui peuvent être abordés de manière autonome, à condition que les contenus soient bien conçus, interactifs et régulièrement mis à jour.
Toutefois, cette autonomie a un revers : elle exige une rigueur personnelle que tout le monde ne possède pas. Sans encadrement ni émulation de groupe, la motivation peut s’éroder rapidement. L’isolement, l’absence de retour immédiat, les interruptions fréquentes (notifications, sollicitations extérieures) fragilisent la dynamique d’apprentissage. Et lorsque la technique s’en mêle (plateforme lente, bugs, problèmes de connexion), l’expérience peut rapidement devenir décourageante.
Le format hybride : combiner le meilleur des deux mondes
Entre les deux, une troisième voie tente de combiner les bénéfices du présentiel et ceux du digital : la formation hybride, ou « blended learning ». Elle alterne sessions en ligne et moments en présentiel, permettant à un(e) assistant(e) de bénéficier à la fois de la flexibilité numérique et de l’apport humain du contact direct.
Ce modèle séduit de plus en plus de centres de formation et d’entreprises, notamment pour les parcours longs ou les dispositifs certifiants. Il permet une montée en compétences progressive, tout en s’insérant dans les contraintes du quotidien professionnel.
Mais ce format n’est pas exempt de difficultés. Il demande une grande clarté dans l’organisation, une articulation fluide entre les différentes phases, et un accompagnement pédagogique solide. Si ces conditions ne sont pas réunies, le format hybride peut cumuler les inconvénients des deux modèles : désengagement à distance, frustration en présentiel, et confusion globale sur les objectifs de chaque étape.
Soft skills ou compétences techniques : le bon format selon l’objectif
Il serait tentant de chercher un modèle universel, adapté à tous les assistant(e)s. Pourtant, ce serait faire abstraction des réalités professionnelles, personnelles et des motivations individuelles. Le choix du format de formation ne doit pas reposer uniquement sur une préférence logistique, mais sur une analyse fine des objectifs poursuivis.
Lorsque l’objectif est de renforcer des capacités relationnelles, de développer la posture professionnelle, ou de se préparer à une montée en responsabilités, l’approche en présentiel s’avère souvent plus pertinente. D’ailleurs, selon une enquête récente, 43 % des responsables RH considèrent encore le présentiel comme le mode de formation le plus efficace pour développer les compétences comportementales.
À l’inverse, lorsqu’il s’agit d’approfondir une connaissance technique ou de se former à un outil précis, l’e-learning permet une appropriation à son propre rythme, souvent plus compatible avec des plannings serrés.
Adapter la formation à la trajectoire professionnelle
La question n’est donc pas tant de trancher entre présentiel et digital que de construire une trajectoire de formation cohérente, modulable et réaliste. Il est tout à fait possible d’alterner les formats selon les besoins : une formation initiale en présentiel pour ancrer les fondamentaux, suivie de modules e-learning pour entretenir ou approfondir les acquis.
Pour un(e) assistant(e), l’important est d’identifier les compétences à développer, de connaître ses conditions d’apprentissage idéales, et d’anticiper les contraintes qui pourraient freiner son engagement. Le format de la formation devient alors un levier d’efficacité, et non un obstacle ou une fin en soi.
Lire aussi dans Assistant(e) Plus : Dossier Formation
Henry CHAHINE