Votre manager a le reproche facile et vous avez l’impression de ne pas être dans ses petits papiers… L’ambiance est tellement tendue qu’elle a fini par nuire à l’efficacité de votre travail d’équipe. Il est temps de faire le point. Voici quelques conseils pour survivre à ses critiques !
Saviez-vous que la racine latine “pater” est à l’origine des mots “patron” et “père” ? Rien d’étonnant alors de constater que nous éprouvons parfois les mêmes sentiments vis-à-vis de notre patron et de notre père (ou de notre mère). Sachez pourtant faire la part des choses et évitez la confusion des genres : rappelez-vous que votre contrat de travail vous lie “contractuellement” et non pas “affectivement” à l’entreprise dans laquelle vous travaillez.
Vous avez été embauché(e) dans des conditions précises, afin de réaliser certains objectifs, fixés et revus annuellement par votre manager. Alors, ne cherchez plus en lui l’ami, le frère… ou le père idéal !
Changez d’angle de vue
N’oubliez pas que la relation entre votre supérieur et vous-même comporte deux protagonistes. Il appartient à chacun d’entre vous de faire en sorte que la relation évolue et s’améliore. Encore faut-il s’efforcer de comprendre la personne qui vous fait face, ou qui parfois vous tourne le dos…
À moins d’avoir affaire à un chef d’entreprise, votre manager est lui aussi lié à l’établissement de façon contractuelle. Comme vous, il est tenu d’atteindre un certain nombre d’objectifs, fixés par son n+1. Il se doit de les réaliser dans les délais qui lui sont impartis et avec les moyens qui lui sont donnés; et vous êtes l’un de ces moyens, ce qui explique son degré d’exigence à votre égard ! Sous cet angle, vous comprendrez certainement mieux ses attentes et ses appréhensions.
Adaptez-vous à votre patron
Tentez d’oublier un instant la distance hiérarchique qui vous sépare de votre chef et demandez-vous si, finalement, vous le connaissez : qui est-il vraiment et comment fonctionne-t-il ?
Pour comprendre sa “pathologie”, tentez d’établir une concordance entre les traits saillants de son caractère et les motivations ou les contraintes qu’il subit. Vous reconnaîtrez sans doute votre “boss” parmi ces différents portraits :
Très exigeant, il semble rarement satisfait, alors que, vous le savez, vos missions sont correctement réalisées. C’est certain, vous avez affaire à un “hyperactif”.
Notre conseil : Rien ne dit qu’il n’apprécie par votre travail : très productif, ce genre de personnage a tout simplement besoin de vous sentir aussi efficace que lui. Montrez-lui ou rappelez-lui vos propres compétences. Vous pouvez par exemple modifier la forme et le fond de vos comptes rendus de réunions, ajouter des animations à vos présentations, etc. Il ne pourra que constater vos capacités et votre esprit d’initiative.
Obsédé par les contrôles, il est perpétuellement soucieux de vérifier que les missions ont été correctement traitées. De toute évidence, votre manager est un “anxieux”.
Notre conseil : Ne croyez pas qu’il doute obligatoirement de vous. Mais peut-être êtes-vous un peu trop indépendante à ses yeux. Cette catégorie de personne a besoin de se sentir rassurée : essayez de faire le point régulièrement sur l’état d’avancement de vos tâches. Si son agenda est trop chargé, adressez-lui par e-mail un planning récapitulatif des dossiers en cours. Une fois sa confiance restaurée, il apprendra à lâcher prise.
D’un abord austère et souvent irritable, il vous demande d’obéir sans discussion aux consignes. Il impressionne toute l’équipe et provoque un stress important : votre supérieur est de type “dirigiste”.
Notre conseil : Vous l’avez constaté par vous-même : son attitude n’est pas liée à votre personnalité. Énumérez les points positifs de ce mode de management. Vous êtes sous pression parce qu’il vous a délégué bien trop de missions ? C’est qu’il doit apprécier votre travail et vous fait confiance. Si vous êtes en désaccord sur un sujet, présentez-lui votre solution ainsi que tous les avantages qu’il en retirerait, puis glissez-lui que, bien entendu, la décision lui appartient…
Râleur, il se plaint sans cesse d’être débordé et de ne pas être suffisamment aidé. Il n’éprouve aucune gêne à vous faire supporter ses humeurs, ses soucis, voire ses angoisses : votre chef est un grand “stressé”.
Notre conseil : Le souci premier de votre patron, c’est son travail. Le stress étant communicatif, veillez à ne pas vous laisser envahir. Lorsqu’il arrive dans votre bureau, restez concentré(e) sur votre tâche, laissez-le fulminer, puis rassurez-le en confirmant que vous saurez tenir les délais. Adoptez également un mode de communication approprié. Il parle très vite ? Ralentissez votre débit vocal. Trop fort ? Opposez-lui un ton de voix plus mesuré, etc. Lorsqu’il sera apaisé, vous le trouverez certainement plus sympathique !
Prenez l’initiative
Profitez de votre prochain entretien d’évaluation pour ouvrir le dialogue avec votre manager. Avec des mots simples, signifiez-lui que vous ne comprenez pas toujours ses critiques et que vous souhaitez connaître les éléments précis sur lesquels il se fonde.
Attention, il ne s’agit pas d’un règlement de compte ! Ne faites pas l’erreur de l’accabler à votre tour de reproches, exprimez plutôt calmement ce que vous avez ressenti dans une situation particulière. Restez calme, appuyez-vous toujours sur des faits, et ne vous privez pas de parler de vos réussites professionnelles.
➜ Si les critiques qui vous sont faites s’avèrent légitimes, vous devez les accueillir avec tranquillité, sans chercher à vous justifier à tout prix ou à répondre par l’agressivité. N’hésitez pas à vous faire expliquer clairement les objectifs annuels de votre département, le planning de réalisation, et demandez que vous soient précisés votre rôle et le sens de votre travail dans ce cadre.
➜ S’il s’avère que votre “boss” reste sur ses positions, tentez l’exercice suivant : réécrivez le reproche ou le conseil qui vient de vous être donné, puis essayez d’épouser le point de vue de votre manager en indiquant les motifs de ses critiques et ce qu’il attend de vous. Rédigez enfin le nouveau mode d’emploi de votre relation professionnelle.
Nul doute que votre démarche portera ses fruits, surtout si vous décidez de ne pas vous surinvestir dans votre “couple professionnel”. Redéfinissez les priorités de votre projet de vie afin de relativiser votre besoin de reconnaissance dans le cadre du travail. Pensez à vous et à votre carrière, comme le fait d’ailleurs votre supérieur hiérarchique !