Il y a deux semaines, nous avons évoqué le robot conversationnel ChatGPT d’OpenAI et l’impact qu’il pourrait avoir sur votre métier (lire l’article). Malgré les doutes et les opinions perplexes quant à l’utilité actuelle d’un tel produit, il était clair que ChatGPT serait intégré à des applications telles que Outlook, Word ou Excel.
Et les choses se sont accélérées. Microsoft a annoncé son intention d’investir jusqu’à 10 milliards de dollars dans la start-up OpenAI. Parallèlement, ChatGPT a connu une croissance exponentielle en dépassant les 100 millions d’utilisateurs en seulement deux mois. “L’IA changera fondamentalement chaque catégorie de logiciels, en commençant par la plus grande catégorie de toutes : la recherche“, a expliqué Satya Nadella, PDG de Microsoft.
Quelques jours plus tard, le géant du logiciel a présenté la nouvelle version de son moteur de recherche “Bing”, basé sur une IA conversationnelle issue de ChatGPT. Cette technologie, appelée “Prometheus”, serait plus puissante et plus efficace que son prédécesseur, et serait capable de collecter les données sur le web pour répondre de manière plus appropriée aux questions posées. Il est à noter que les informations sur lesquelles se base le robot d’OpenAI s’arrêtent au 31 décembre 2021, il n’y a donc aucune information sur les grèves de février ou sur le texte de la réforme des retraites.
Bing réinvente la recherche en ligne
Quels sont les bénéfices pour l’utilisateur ? Dans la manière d’effectuer des recherches, cela change absolument tout. Au lieu de saisir quelques mots clés, l’utilisateur peut poser une question de manière plus détaillée, interroger de façon naturelle le robot conversationnel.
La question « meilleurs restaurants Fumel » devient « Peux-tu me faire une liste des restaurants de la ville de Fumel ou dans ses environs proposant de la cuisine traditionnelle française ? » L’IA comprend la demande et fournit instantanément une réponse. Bing ne propose plus une simple liste de liens, mais bel et bien une réponse à votre question. Si la réponse n’est pas assez précise, il suffit d’ajouter plus de contexte à la question, par exemple « Limiter les réponses aux restaurants étoilés ».
Cette nouvelle manière d’effectuer des recherches est plus simple et plus accessible aux néophytes. Et avec la transcription de la vois (merci Siri et Alexa), il suffira de parler directement à Bing… Les bénéfices ne s’arrêtent pas là, car le robot ne se contente pas de vous faciliter les recherches, il possède toute l’étendue des talents de ChatGPT, gratuitement et sans délais d’accès.
Cependant, pour le moment, le robot n’est disponible que sur liste d’attente. Microsoft prévoit de l’intégrer à la nouvelle version de son navigateur Edge d’ici la fin du mois de février.
Google dans les cordes ?
Avec une part de marché mondial de plus de 92%, loin devant Bing et Yahoo (2,27% et 1,5%), le moteur de recherche Google pourrait se sentir serein. Toutefois, l’adhésion rapide des utilisateurs à la technologie ChatGPT et sa mise œuvre par Microsoft bouleversent sa stratégie et son modèle économique. La contre-attaque de Google porte le nom de « Bard », un service conversationnel expérimental basé sur l’intelligence artificielle LaMDA.
Il s’agit, ni plus ni moins, d’un ChatGPT sur-vitaminé avec les données issues du moteur de recherche et capable de tenir une conversation et de fournir des réponses aux questions posées. Toutefois, lors de la conférence du 8 février, il était clair que la solution n’était pas au point. Contrairement à Bing, pas de date de sortie prévue pour le moment et il n’est pas possible de le tester pour le grand public avant plusieurs semaines.
Augustin GARCIA