Le secteur du MICE (Meetings, Incentives, Conferences, and Exhibitions) évolue rapidement, poussé par une prise de conscience écologique croissante. Rejolt, un acteur de l’organisation d’événements d’entreprise, prétend avoir trouvé la clé pour accélérer cette transition : un algorithme capable de mesurer l’impact carbone de chaque événement. Cette innovation pourrait-elle être la réponse aux préoccupations environnementales grandissantes des entreprises ?
Innovation ou illusion : le défi de Rejolt
En effet, les événements d’entreprise, qu’ils soient des repas festifs ou des célébrations de fin d’année, génèrent une quantité considérable de déchets, avec une moyenne de 1,89 kg par personne et par jour, dont 61 % finissent en décharge. Rejolt propose une solution à ce problème en offrant un outil pour calculer précisément l’impact de chaque événement, basé sur la méthodologie de l’ADEME. Cette approche permet aux entreprises de faire des choix éclairés pour réduire leur production de déchets.
Mais Rejolt ne s’arrête pas là. Sur sa plate-forme, la société met en avant ses partenaires les plus engagés dans la RSE, notamment ceux détenant une certification ISO 20121. Cette mise en lumière favorise une sélection plus vertueuse de prestataires par les entreprises clientes. L’outil intègre également ce critère de durabilité dans son comparateur de propositions commerciales.
Mickaël Hadjadj, fondateur de Rejolt, souligne l’importance de cet outil : « Notre solution permet de comparer des offres sous l’angle de la RSE, tout en respectant les contraintes budgétaires des clients ». Ainsi, pour une prestation donnée, à budget équivalent, la démarche RSE est privilégiée, une approche qui semble aligner économie et écologie.
En plus de fournir cet outil de calcul de l’impact carbone, Rejolt délivre à ses clients un bilan annuel, permettant de mesurer les progrès réalisés d’une année à l’autre. Ce bilan sert également d’outil de communication interne, montrant aux employés l’engagement réel de leur entreprise en matière de durabilité.
Cependant, cette démarche soulève des questions. Peut-on vraiment mesurer l’impact environnemental d’un événement de manière précise ? Les entreprises sont-elles réellement motivées par la durabilité, ou cherchent-elles simplement à améliorer leur image ? Et surtout, cet algorithme peut-il conduire à des choix plus écologiques, ou est-il un moyen détourné de se donner bonne conscience ?
Éco-responsabilité en question
Au-delà des chiffres, Rejolt s’efforce également de renouveler constamment ses partenaires sur sa plate-forme, en tenant compte de leur engagement dans la lutte contre la production de déchets. Cette démarche s’inscrit dans une tendance plus large où les entreprises cherchent à intégrer la RSE dans chaque aspect de leur fonctionnement. Mais il reste à voir si ces efforts seront suffisants pour apporter un changement significatif dans la réduction de l’impact environnemental des événements d’entreprise.
Matthieu CHAUVIN