La pandémie de Covid-19 a bouleversé l’entreprise. Le rêve de télétravail de certains est devenu une contrainte pour d’autres. Finalement, le travail hybride s’est imposé comme la solution la mieux adaptée à la situation obligeant le monde professionnel à reconsidérer son organisation. Un défi pour les assistantes de direction, les offices managers et le personnel des ressources humaines. Car travailler à distance ET en présentiel requiert de changer d’habitudes, d’évoluer et de mettre un coup d’accélérateur à la transformation digitale.
Le télétravail existe depuis la fin des années 80, avec des pionniers, technophiles, partis vivre à la campagne, se libérant des problématiques de transports et du tumulte stressant de la ville.
Accélérant les processus de transformation numérique de l’entreprise, la pandémie de Covid-19 a élevé le télétravail « forcé » au rang d’alternative crédible pour tous les postes où le travail à distance est possible. Toutes les strates et services de l’entreprise sont concernés. Depuis les ressources humaines aux office managers. Le pic du « tout » télétravail a été atteint au printemps 2022. Toutefois, la flexibilité du « travailler de chez soi » s’est heurtée à des contraintes en termes de santé mentale des employés, d’organisation du travail, de sécurité des données, d’interactions entre les collaborateurs et/ou leur direction. De plus, séparés du contact direct, le sentiment que « leurs équipes leur échappent » est né chez les offices managers et au sein de la direction.
Le travail hybride, combinant travail à domicile et en présentiel, s’est donc imposé tout naturellement comme la normalité dans de nombreuses entreprises… et devrait continuer à demeurer la norme en 2023. Selon une étude de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), un Français sur quatre pratique le travail hybride, contre seulement 4% en 2019.
Adapter l’entreprise au planning de travail hybride
Il existe plusieurs types de plannings pour le travail hybride. A la fin de la crise sanitaire, le modèle « 3-2 » s’est imposé : 2 jours en télétravail, 3 jours au bureau. Simple à mettre en œuvre, il s’appuie sur la flexibilité du travail à distance tout en conservant la cohérence d’équipe et les échanges entre collègues. Inconvénient, il n’y a aucun impact sur les frais généraux. Le coût de l’immobilier et des charges inhérentes ne peut être réduit. De plus, les coûts liés à l’informatique et la connexion à distance augmentent drastiquement.
Le modèle « décalé » impose des jours et des plages horaires en présentiel à chaque employé. Plus besoin de plateaux démurés, de simples postes de travail partagés suffisent. Les entreprises les plus agiles se sont même défaites de toutes les contraintes immobilières pour adopter une stratégie de travail dans des tiers lieux ou coworkings.
Enfin, le modèle dit « ascendant » est le plus pratiqué. Un objectif de jours en présentiel est fixé et chaque employé (ou plutôt chaque équipe) choisit son rythme en pleine autonomie. Les frais généraux peuvent être réduits, néanmoins la collaboration entre équipes se doit d’être surveillée plus attentivement car tout le personnel ne peut plus être présent simultanément.
Les défis en matière de travail collaboratif et de sécurité
Dans les années 90, Microsoft lançait la notion d’Agility, « l’entreprise agile », axant ses solutions logicielles vers plus de travail collaboratif avec des produits comme Exchange Server, Dynamics ou SharePoint. A l’exception des grands groupes où les économies d’échelle sont plus notables, l’adoption par les professionnels ne s’était pas produite. Le besoin impérieux n’était pas là et il a fallu attendre la crise sanitaire pour voir l’explosion de la visioconférence avec des outils tels que Microsoft Teams, Zoom, Jitsi Meet, Google Meet ou Livestorm.
Avec le travail hybride, toutes les entreprises sont désormais concernées par une remise à plat de leur manière de travailler. Elles doivent donc se réorganiser à marche forcée : dématérialisation des documents, mise en place d’outils collaboratifs, remise à un niveau de leur parc informatique pour intégrer la notion de travail à distance, gestion de projets…
Parallèlement, la problématique de la sécurité doit être prise en compte : soit pour contrôler tous les accès depuis l’extérieur au système d’information de l’entreprise, soit pour faire cohabiter un réseau domestique avec un usage professionnel délocalisé (déploiement d’un VPN, stratégie et coffre-fort de mots de passe, sauvegardes et antivirus).
Enfin, la notion de données dans le cloud est devenue une obligation pour nombre d’entreprises. Reste à savoir, si le cloud doit être externalisé ou hébergé en interne sur un serveur dédié.
Augustin GARCIA