L’assistant de demain : homme ou femme importe peu, l’essentiel est dans le changement de mentalité qui a lieu actuellement. De simple exécutant, l’assistant devient un véritable bras droit, une aide à la prise de décision.
Ludovic Michel est assistant indépendant depuis huit ans, à la tête de Lumis Services, mais aussi coach professionnel certifié et formateur. Membre actif au sein de la FFMAS (Fédération française des métiers de l’assistanat et du secrétariat), il souhaite faire briller ce métier et mettre en avant la valeur ajoutée apportée par la profession.
Pouvez-vous, d’abord, nous raconter quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai eu un parcours un peu éclectique qui m’a mené de la photographie, au bénévolat, en passant par des postes d’assistant commercial et de chargé de projet à l’université ! Le point commun de toutes ces expériences est que j’ai appris, pendant toutes ces années, à travailler dans différentes structures avec des gérants, des chefs d’entreprise, des managers… J’ai compris comment leur apporter ma valeur ajoutée.
En 2015, j’ai décidé de créer mon entreprise sur les conseils d’un de mes amis qui lançait lui-même sa société de comptabilité. Je l’ai aidé en tant qu’assistant et j’ai pu tester ainsi le modèle d’activité que je souhaitais créer. J’ai eu de nombreux questionnements, mais comme je suis très indépendant et libre dans ma méthodologie de travail, le statut me correspondait bien. J’ai toujours épaulé mes responsables, je leur ai prêté main-forte, et je n’ai jamais craint de prendre des responsabilités. Être assistant indépendant est donc finalement devenu une évidence.
Le fait d’être un homme dans une profession majoritairement exercée par des femmes a-t-il eu un impact sur votre carrière ?
La question du genre est importante et doit être abordée, mais au quotidien je ne la ressens pas. Lorsque je discute des différentes facettes de ce métier dans les réunions de la FFMAS ou lors de formations, j’en parle au féminin, car la grande majorité de mes collègues sont des femmes. Cela me paraît naturel. Ma masculinité n’est pas un élément à prendre en considération. Je me remémore d’ailleurs très bien d’un entretien d’embauche que j’ai eu avec une directrice qui travaillait dans le secteur du tourisme.
Elle était uniquement entourée de femmes et, à l’issue de notre discussion, elle m’avait avoué sa joie de pouvoir enfin travailler avec un homme. Je lui ai fait remarquer que je ne postulais pas en tant qu’homme, mais bien en tant que collaborateur riche de plusieurs compétences et expériences, et je suis parti. Je ne veux pas faire du genre une question qui compte.
Qu’est-ce qui doit compter, selon vous, dans votre métier ?
Le plus important c’est d’aimer notre travail et de le défendre ! J’ai toujours eu cette envie de faire briller cette profession si centrale au sein des entreprises. En accompagnant mes consœurs qui se lancent en tant qu’indépendantes, en les formant à de nouveaux outils et à de nouvelles méthodes, je les aide à changer leur vision de leur métier : nous sommes de plus en plus des bras droits et non des exécutants.
Ce changement est d’ailleurs accéléré avec l’émergence des intelligences artificielles. Ce que les chefs d’entreprises recherchent porte, bien évidemment, sur des compétences techniques telles que l’organisation, la gestion des priorités, le classement… mais aussi de plus en plus sur des soft skills, sur des compétences relationnelles. On nous demande aujourd’hui d’apporter un regard, un point de vue, une analyse… Une compétence humaine !
Vous êtes assistant administratif, mais aussi coach professionnel. Est-ce votre façon d’apporter votre valeur ajoutée ?
Dans ma façon de travailler, j’accompagne mes clients, je ne me substitue pas à eux. Il me semble primordial de leur expliquer tout ce qui se passe pour qu’ils puissent eux-mêmes s’enrichir de ce volet administratif. Certains d’entre eux lancent leur entreprise et sont de véritables professionnels dans leur cœur de métier, mais la gestion et l’administratif sont une autre chose. À leur invitation, je me suis donc formé pour pouvoir leur apporter cette compétence de coach certifié. C’est vraiment intéressant de ne pas imposer des solutions, mais de les faire émerger avec mes clients.
Cette bienveillance fait partie de la charte éthique que j’ai rédigée avant même de lancer mon entreprise. Elle me permet d’expliquer qui je suis et comment je fonctionne. La confidentialité, l’intégrité, le respect, la bienveillance… sont des valeurs qui me portent. Je tiens à ce qu’elles soient partagées avec mes clients pour que nous ayons des objectifs communs.
Propos recueillis par Elisabeth DUVERNEY-PRET
Ludovic Michel est assistant indépendant, coach professionnel certifié et formateur