L’hypersensibilité, souvent mal comprise, recèle pourtant un potentiel incroyable pour ceux qui la possèdent. Découvrons ensemble ce qui se cache derrière ce trait de caractère qui concerne 20 % de la population française et 30 % dans le monde.
Dans les années 1990, Elaine Aron, une psychologue américaine, a révolutionné la façon de percevoir la sensibilité. Son livre, « The Highly Sensitive Person: How to Thrive When the World Overwhelms You », a permis d’établir l’hypersensibilité comme un véritable trait de caractère. Inspirée par Carl Gustav Jung, Aron a ainsi redéfini la « sensibilité innée » au travers d’études empiriques.
Contrairement aux idées reçues, l’hypersensibilité ne rime pas avec fragilité, timidité ou introversion. Les personnes hautement sensibles disposent d’une perception accrue de leur environnement. Leurs sens sont aiguisés, leur empathie est renforcée et leur compréhension des émotions d’autrui est plus fine. D’une façon générale, il est plus empathique et sensible à la lumière (visuosensible), aux sons (audiosensible, oreille absolue), aux textures de vêtements, aux textures d’aliments, aux touchers sur la peau, aux odeurs, aux goûts, à la douleur ou aux énergies subtils (l’énergie dans une pièce, l’énergie d’un objet, l’énergie d’une personne à distance, l’énergie spirituelle, prédire la température, l’énergie des animaux, des plantes, des arbres, de la nourriture). Jung parle de « caractère enrichissant ».
Selon les experts, comme Saverio Tomasella, la sensibilité élevée n’est ni une maladie ni une anomalie. L’hypersensibilité résulte d’un traitement plus intense des stimuli extérieurs par le système nerveux. Les facteurs génétiques et environnementaux, tels que l’éducation, le milieu scolaire et la société, y contribuent.
D’autres experts considèrent que la sensibilité est susceptible d’évoluer au fil de la vie ou selon le contexte et que l’hypersensibilité n’est donc ni une fatalité, ni définitive.
En France, environ 20 % de la population serait hypersensible… et 30 % dans le monde. L’hypersensibilité peut ainsi être vécue comme une source de désagréments, de souffrance ou d’incompréhension, mais à condition d’être appréhendée intelligemment, elle se révèle également un atout considérable pour créer, mieux communiquer, interpréter au mieux les situations d’interaction sociale.
Hypersensibilité : l’avis de l’expert
« L’hypersensibilité est une faculté à ressentir l’environnement avec une plus forte sensibilité. Cela ne concerne pas que les humains. Les animaux et plus particulièrement les chevaux et les chiens sont concernés. C’est pour cela qu’ils sont les compagnons de cœur dans certains centres thérapeutiques ou éducatifs.
Un des traits les plus emblématiques est l’empathie qui est à fleur de peau, et souvent mal comprise. Comment peut-on pleurer devant un dessin animé de LEGO® ? Comment peut-on être ému.e devant un acte de gentillesse qui peut sembler banal pour l’entourage ? Tout simplement parce que cela ne se joue pas uniquement au niveau psychique ; c’est tout le système qui s’active : le corps, le mental, le système nerveux, les neurones, le transpersonnel, etc.
Rappelons que ce sont des réactions ou comportements qui ne sont pas pathologiques, mais seulement différents de la « norme ». Les hypersensibles ont, au niveau de la dopamine — un neurotransmetteur souvent appelé l’hormone du plaisir — dix variations génétiques au lieu d’une seule pour le commun des mortels. Une sensibilité exacerbée est souvent le reflet d’une enfance perturbée, voire traumatique.
Il est donc important de savoir poser des mots sur ses ressentis. Les observer avec douceur. S’écouter et surtout ne pas rejeter tout ce que le corps et l’organisme présentent. Avec le temps, et si besoin avec une aide thérapeutique surtout à différentes étapes majeures de la vie comme l’enfance et l’adolescence ou lors d’évènements à fortes émotions (mariage, naissance, rupture, décès, etc.), l’hypersensibilité peut devenir une force incroyable. »
Laetitia DAUPLET,
psychoénergéticienne,
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