Le baromètre Actineo de la qualité de vie au travail revient deux ans après son édition internationale, avec un nouveau décryptage des modes de vie au travail des Français. La crise sanitaire a rebattu les cartes de la sphère « Travail » dans toutes ses dimensions : sociales, économiques, organisationnelles et environnementales. Sièges sociaux, bureaux satellites ou de proximité, domicile, espaces de coworking et hôtels… Jamais nos lieux de travail n’auront évolué aussi rapidement, bousculant ainsi tous nos espaces de vie !
Les résultats du dernier baromètre Actineo sont tombés vendredi 2 juin. On y découvre la nouvelle façon dont les actifs travaillent aujourd’hui, leur degré de satisfaction, leurs aspirations en termes d’espace, de temps et de qualité de vie au travail. Les données sont issues d’une enquête réalisée par l’ObSoCo pour Actineo, du 28 avril au 9 mai 2023.
Le télétravail entré dans les mœurs
72 % des actifs en 2023 (contre 53 % en 2019) travaillent en dehors du bureau, même occasionnellement. Pour beaucoup de salariés, le retour au 100 % présentiel n’est pas envisagé. Près de la moitié des Français (47 %) disent vouloir télétravailler davantage à l’avenir, jusqu’à 2,5 jours par semaine. Le bureau s’émancipe d’ailleurs, par le télétravail à domicile, mais aussi par l’utilisation toujours plus grande des tiers-lieux : en 2023, le nomadisme, c’est jusqu’à 3 lieux de travail différents au cours d’une même semaine.
Le mouvement de « déspatialisation » du travail se poursuit également, avec une volonté de plus de liberté pour organiser son travail, aussi bien dans l’espace que dans le temps : 55 % des Français aimeraient organiser leur semaine de travail en toute liberté, sans horaires fixes ou de différences entre la semaine et le week-end !
Interagir avec les autres !
85 % des Français estiment qu’ils peuvent pleinement remplir leurs missions professionnelles lorsqu’ils sont en télétravail (vs 79 % quand ils sont au bureau). Pour 7 Français sur 10, l’intérêt de venir au bureau se trouve aujourd’hui dans les rapports de convivialité. Les espaces plébiscités au bureau soulignent d’ailleurs sa dimension éminemment sociale : le coin café/thé, un jardin ou une terrasse, un espace convivial et de partage informel, une cuisine en libre accès, une cafétéria.
Concernant la qualité de vie au travail (QVT), elle perd 10 points par rapport à 2019 (77 % contre 87 %). La moitié des actifs (50 %) se disent en effet stressés au travail, sentiment partagé par 60 % des 35-44 ans.
Des locaux à repenser
39 % des participants à l’enquête considèrent que les locaux de l’entreprise ont joué un rôle au moment de choisir leur emploi. Mais encore un quart des actifs travaillant au bureau estime que leurs espaces de travail ne sont pas bien adaptés à leurs besoins et 45 % que leur employeur ne se préoccupe pas de leur bien-être au travail. Pour 72 % des répondants, l’entreprise doit donc proposer des espaces de travail mieux qu’à la maison, pour leur donner envie de venir au bureau.
Les Français capables de travailler partout
Près de la moitié des personnes interrogées (44 %) disent travailler au moins une fois par mois en dehors de l’entreprise (domicile ou tiers-lieux). Les tiers-lieux les plus utilisés sont les locaux des clients (14 %), les transports en commun (13 %), les terrasses/jardins/parcs publics et les restaurants/cafés (12 %), mais aussi les hôtels, les espaces voyageurs et les espaces de coworking (6 à 7 %). L’hôtel devient ainsi un lieu de travail alternatif, avec toutefois d’importantes marges de progression, notamment en matière d’ergonomie et de confort de l’espace de travail.
Le bien-être, attente n°1 des actifs
Pour l’aménagement des lieux de travail, les actifs souhaitent en grande majorité (84 %) que les entreprises donnent la priorité au bien-être des salariés (espaces conviviaux, respect des temps de déconnexion, etc.). 70 % souhaitent que les entreprises équipent le domicile de leurs salariés de mobiliers ergonomiques pour leur permettre de travailler confortablement. Et près de 80 % des actifs souhaitent qu’elles donnent la priorité à la préservation de l’environnement (bâtiment et matériaux écologiques, bâtiment basse consommation, mobiliers recyclés) pour l’aménagement des lieux de travail.
Elisabeth DUVERNEY-PRET