À quels salaires pourront prétendre les assistants et assistantes en 2024 ? La dernière étude de Robert Half dévoile tout. Bonne nouvelle : le marché de l’emploi pour ces professions semble prometteur. Les salaires sont en hausse, mais pour combien de temps encore ? Et quelles spécialités et compétences sont les plus en vogue ?
La dernière édition* du « Guide des salaires de Robert Half pour 2024 » est désormais disponible. C’est l’outil idéal pour évaluer votre position dans le panorama des salaires moyens. Dans un climat économique où les entreprises voient l’avenir avec optimisme et sont déterminées à embaucher, attendez-vous à voir une hausse notable des rémunérations cette année.
Les métiers de l’assistanat toujours aussi recherchés
Les résultats sont clairs : les opportunités d’embauche en CDI et intérim surpassent largement les intentions de gel des recrutements pour la plupart des entreprises sondées. La tendance est similaire pour la sous-traitance, tandis que le freelance connaît un léger fléchissement, ne représentant que 13 % des embauches prévues. En 2024, l’assistanat reste un domaine prisé. Les postes les plus convoités en CDI, représentant 33 % des offres, sont
- Aide-comptable.
- Assistant de direction
- Assistant administratif
- Chargé de clientèle
Tandis qu’en intérim (30 %), on retrouvera les postes :
- D’assistant de direction
- D’assistant administratif
Une différence par rapport à 2023 où, parmi les métiers les plus recherchés, l’administrateur des ventes, l’assistant RH et l’assistant commercial sortent des classements.
Rémunérations : une échelle fluctuante selon la spécialisation
Si de nombreux dirigeants anticipent une hausse des salaires, en partie due à la conjoncture actuelle, cette tendance ne se confirme pas pour tous les métiers de l’assistanat, où la demande semble ralentir (détails ci-dessous). Selon les retours de l’enquête sur les stratégies salariales :
- 27 % envisagent des augmentations forfaitaires (par exemple, une hausse uniforme de 3 % pour tous).
- 22 % tablent sur des augmentations basées sur la performance individuelle.
- 21 % prévoient d’ajuster les salaires en fonction de l’inflation, attendue à plus de 3 % en zone euro en 2024 selon la Banque centrale européenne. Toutefois, Bruno Le Maire, notre ministre de l’Économie, ambitionne de la stabiliser à 2 % sur le territoire français.
- Enfin, 18 % des leaders envisagent des coupes budgétaires pour financer ces augmentations salariales.
Seules deux raisons principales entraîneront une stagnation : l’entreprise « ne peut continuer à augmenter les salaires au même rythme » pour 21 % d’entre eux ou « doit choisir entre assurer sa stabilité et aider ses collaborateurs à faire face à l’augmentation du coût de la vie » à 19 %. Malheureusement, cette stagnation va concerner à court terme l’assistanat.
Selon Robert Half « Attirer de nouveaux talents qualifiés s’avère un défi de taille pour les entreprises françaises, préoccupées de ne pas pouvoir offrir une rémunération compétitive par rapport à leurs concurrents ».
Des salaires qui stagnent ou augmentent
En se penchant sur les professions les plus prisées, une tendance se dessine : les salaires semblent marquer le pas. Prenons comme référence le 50e percentile d’une grille salariale, représentant un individu doté d’une expérience intermédiaire et maîtrisant l’essentiel des compétences nécessaires à son poste. Pour ces profils, la progression salariale semble être au point mort.
Pour les embauches prévues en CDI :
- Aide-comptable : 26K bruts en 2024 au lieu de 28K en 2023
- Assistant de direction : 40K bruts en 2024, idem en 2023
- Assistant administratif : 26 k bruts en 2024, idem en 2023
- Chargé de clientèle : 28 k bruts en 2024 au lieu de 26 k en 2023.
Pour les embauches prévues en intérim (nous n’avons pas les données de 2023) :
- Assistant de direction : 40 k bruts
- Assistant commercial : 30 k bruts
La raison est assez claire : un grand nombre de postes ont été pourvus en 2022 et 2023. Après avoir accordé plusieurs augmentations salariales consécutives, les entreprises se heurtent désormais à un « plafond de verre » financier, essentiel à leur stabilité. Cependant, il y a une lueur d’espoir : certains métiers de l’assistanat spécialisé connaissent une hausse notable de leur rémunération.
Selon Romain Maugey, spécialiste des métiers de l’assistanat chez Robert Half France « À Paris et en Île-de-France, les rémunérations continuent d’augmenter. Le marché est toujours à l’avantage des candidats, mais il redevient stable. Les effectifs ont été massivement renforcés après la crise du Covid-19 et les dirigeants ont peut-être trop recruté par peur de pénurie de main-d’œuvre : des pics ont été atteints en 2022. Les embauches sont désormais plus réfléchies, car beaucoup d’entreprises ont des dettes à rembourser (par exemple les aides de l’État pendant la pandémie) ».
Penchons-nous maintenant sur d’autres métiers de l’assistanat et sur l’évolution de leur salaire de 2023 à 2024, toujours au percentile 50e :
- Assistant achats : 35 k bruts en 2024 au lieu de 32k en 2023
- Assistant juridique : 38 k bruts en 2024 au lieu de 30 k en 2023
- Assistant services généraux : 28 k en 2024, idem en 2023
- Assistant logistique : 28 k en 2024, idem en 2023
- Assistant administration des ventes : 35 k en 2024 au lieu de 32 k en 2023
- Assistant import-export : 35 k bruts en 2024 au lieu de 32 k en 2023
- Office manager : 35 k bruts en 2024 au lieu de 32 k en 2023
- Hôte d’accueil : 25 k bruts en 2024, idem en 2023
- Assistant d’appels d’offres : 40 k bruts en 2024 au lieu de 32 k en 2023
- Assistant commercial : 30 k bruts en 2024, idem en 2023
- Assistant SAV : 28 k bruts en 2024 au lieu de 27 k en 2023
- Opérateur de saisie : 26 k bruts en 2024 au lieu de 25 k en 2023
- Chargé de clientèle : 28 k bruts en 2024 au lieu de 26 k en 2023
« Importance grandissante du rôle des RH suite à la pandémie, transformations technologique et opérationnelle, bonne gestion des commandes et du service clients pour générer des résultats, sont autant de facteurs qui contribuent à rendre les fonctions support spécialisées des professions toujours plus courtisées par les entreprises », explique l’étude Robert Half.
Quels sont les secteurs qui recrutent et quels soft skills sont demandés ?
Pour les aides-comptables :
- Les industries phares : services, industrie classique, distribution d’énergie et transports.
Pour l’assistanat spécialisé :
- Les domaines en vogue : services, pharma, luxe, BTP et agroalimentaire.
Compétences douces en vogue :
- Agilité, talents de négociateur, rigueur, réceptivité au feedback et un véritable sens du service.
Compétences techniques indispensables :
Maîtrise de SAP, connaissance des incoterms, expertise Excel de Microsoft en tableaux croisés dynamiques et en RechercheV. Et bien sûr, un anglais courant est souvent un prérequis.
Retrouvez notre article sur « Comment se situer en termes de salaires en 2023 ? »
(*) L’étude a été́ menée en ligne auprès de 500 employeurs et 1 000 employés en finance, ressources humaines, opérations, administration et Tech. Les données proviennent aussi bien de PME et de grandes organisations du secteur public, que d’entreprises privées et cotées en bourse.
Matthieu CHAUVIN