Loin des grandes déclarations, ce guide vous propose des leviers simples, concrets et réalistes pour transformer le quotidien de votre entreprise, un geste à la fois.
Le numérique : utile, mais loin d’être neutre
Nos outils numériques sont souvent perçus comme des solutions « propres », car dématérialisées. Pourtant, leur impact écologique est loin d’être virtuel. L’empreinte carbone du numérique représente aujourd’hui près de 4 % des émissions mondiales… autant que l’aviation civile.
Prolonger la durée de vie d’un ordinateur portable de deux à quatre ans permettrait de diviser par deux son impact environnemental. Cela passe par un entretien régulier, l’achat de matériel reconditionné, ou encore le choix d’équipements moins énergivores comme les portables plutôt que les tours fixes. Côté usages, activer la mise en veille automatique, désactiver le Wi-Fi ou le Bluetooth inutilisés, ou faire un tri mensuel dans les e-mails et les pièces jointes peut paraître anecdotique… mais multiplié par 100 ou 500 collaborateurs, l’effet est bien réel.
Mieux gérer l’énergie, au quotidien
L’électricité que nous consommons chaque jour n’est pas invisible. Elle a un coût, et pas seulement sur la facture. Un écran laissé en veille, une climatisation mal réglée ou des lumières allumées inutilement participent à un gaspillage énergétique massif dans les bureaux.
Agir passe par des gestes simples : éteindre complètement les appareils en fin de journée, utiliser des multiprises à interrupteur, remplacer progressivement les ampoules par des LED basse consommation, ou encore préférer la lumière naturelle dès que possible. Un affichage bien pensé, à côté des interrupteurs ou des robinets, peut aussi devenir un vrai déclencheur de prise de conscience collective.
Le papier : une ressource qu’on oublie trop vite
Même à l’ère du « tout digital », le papier reste omniprésent dans les entreprises. Factures imprimées, notes de service, dossiers RH… Un salarié de bureau consomme encore en moyenne 70 à 85 kg de papier par an. Et pourtant, cette consommation peut être divisée par deux sans bouleverser l’organisation.
Configurer les imprimantes en recto verso par défaut, privilégier l’impression en noir et blanc, récupérer les feuilles imprimées d’un seul côté pour des brouillons ou des prises de notes sont autant de réflexes simples à intégrer. Dématérialiser certains processus internes (comme les demandes de congés ou les notes de frais) est une avancée double : moins de papier, et moins de temps perdu.
Les déplacements : réduire l’empreinte au-delà du bureau
Les trajets domicile-travail et les déplacements professionnels représentent un poste majeur d’émissions carbone. Et pourtant, des alternatives existent — et sont souvent plus économiques. C’est aussi un levier d’image pour l’entreprise.
Favoriser le train plutôt que l’avion pour les déplacements interurbains, installer un espace sécurisé pour les vélos ou négocier des tarifs préférentiels pour les transports en commun peut considérablement changer les pratiques. Et pourquoi ne pas aller plus loin ? Une borne de recharge pour les véhicules électriques, ou un forfait mobilités durables à destination des salariés, peut valoriser l’engagement de l’entreprise et renforcer la fierté d’appartenance.
Vers un bureau zéro déchet ?
Adopter une gestion responsable des déchets ne demande pas une révolution : un peu d’organisation, beaucoup de bon sens. Un tri sélectif efficace, bien identifié par des pictogrammes clairs, fait toute la différence. Il est également essentiel de prévoir des collecteurs spécifiques pour les déchets sensibles : piles usagées, ampoules, cartouches d’encre, matériel informatique…
Mais le meilleur déchet reste celui qu’on ne produit pas. Supprimer les gobelets jetables à la machine à café, mettre à disposition des mugs réutilisables (et pourquoi pas personnalisés !), éviter les goodies inutiles ou le suremballage des fournitures : autant de gestes qui cumulent gain écologique et cohérence d’image.
Mobiliser les équipes : la clé de la réussite
Une démarche éco-responsable ne tient pas sur les épaules d’une seule personne. Pour que ces actions prennent racine, l’implication collective est essentielle. Organiser des ateliers ludiques, lancer des défis entre services, créer un « Green Team » pour recueillir les idées de chacun : autant de moyens de fédérer autour d’un objectif commun.
Célébrer les progrès réalisés, communiquer sur les économies générées, ou intégrer l’éco-responsabilité dans le parcours d’accueil des nouveaux collaborateurs permet de faire de l’engagement un réflexe partagé. Et au passage, d’ancrer une culture d’entreprise tournée vers l’avenir.
Être moteur du changement
En tant qu’assistant(e) ou office manager, vous êtes à la croisée des chemins : logistique, communication interne, gestion des achats, relation avec les équipes… Vous êtes dans une position stratégique pour impulser et coordonner ces changements.
L’éco-responsabilité n’est pas un supplément d’âme, c’est une démarche concrète, mesurable, et profondément valorisante. Elle redonne du sens à votre mission, tout en contribuant à la transformation durable de l’entreprise. Il ne s’agit pas de viser la perfection, mais de passer à l’action. Un pas après l’autre.
Henry CHAHINE
Des chiffres qui parlent
- Un ordinateur portable consomme 50 à 80 % d’énergie en moins qu’un ordinateur de bureau
- Un salarié de bureau imprime entre 10 000 et 20 000 pages par an
- Une imprimante en veille continue de consommer jusqu’à 30 % de son énergie normale
- Le vélo est le mode de transport le plus efficient écologiquement sur les trajets urbains de moins de 10 km