SPÉCIAL SÉMINAIRES – Revue de détail des acteurs MICE
Pour la sortie du Guide Annuel Séminaires Assistant(e) Plus, la rédaction rencontre les acteurs du marché du séminaires.
Maxime Eduardo, Naboo
Le MICE se professionnalise !
Quelles sont les nouvelles envies des entreprises à propos des séminaires ?
Ce que l’on peut observer, ce sont tout de même des restrictions budgétaires liées au complexe politico-économique. On voit que les entreprises serrent la vis. Le budget a été voté, mais pendant 6 mois cela a été compliqué.
Certains de vos confrères font part de l’envie de plus d’inclusion de la part des clients notamment dans les végétariens, halal ou encore l’accès PMR, etc. Partagez-vous cette observation ?
On remarque ce besoin d’inclusivité. Chez Naboo nous faisons du all inclusive, nous nous occupons de tout pour nos clients, y compris la partie restriction alimentaire. Donc on le voit, mais cela reste une donnée sensible à tel point qu’il y a un sujet de RGPD, nos clients sont très vigilants là-dessus, surtout sur ce qui concerne les restrictions alimentaires.
De façon plus large, l’événementiel touche à deux autres sujets : la culture et la marque employeur La culture va concerner les collaborateurs déjà là, et la marque employeur ceux que l’on souhaite attirer. Je pense que réaliser des événements est une preuve que l’entreprise fait attention à ses collaborateurs. Il est très facile d’écrire sur son site web d’être « care » par rapport au bien-être des salariés, mais les gens attendent des preuves. Voir sur LinkedIn des événements, du team building, etc. Cela représente ainsi une preuve tangible qui renforce clairement la marque employeur.
De même, il y a une impulsion très claire sur le sujet, la RSE. Avec l’élection de Donald Trump aux États-Unis, la RSE est passée au second plan, tout comme l’inclusion en général et cela a un impact sur les Grandes entreprises. Par exemple Accenture a annoncé mettre fin à son programme d’inclusion alors que c’est un employeur de plusieurs dizaines de milliers de collaborateurs dans le monde. Donc on note que les programmes d’inclusion n’ont pas forcément le vent en poupe, y compris en Europe, mais l’impulsion est américaine.
Votre entreprise occupe une place marquante dans le secteur, je voulais vous demander comment vous voyez évoluer les métiers du MICE (Meetings, Incentive, Conferences, Exhibitions/Events) ?
Ma perception sur le MICE est qu’il se professionnalise au sens où cela a longtemps été une catégorie très atomisée, avec une myriade d’acteurs traditionnels de type agence événementielles, pour tous types d’événement, que ce soit séminaire CODIR, grosse convention managers ou salons externes pour des clients. Cela s’était atomisé sur de très nombreuses agences.
Je vois aussi que sous l’impulsion des directions achats des grands groupes souhaitant rationaliser et digitaliser pour mettre de la transparence, beaucoup d’agences sont en train de disparaître au profit d’acteur digital qui donnent de la transparence et qui simplifient radicalement les process.
Je pense que le marché est en train de se consolider sur un certain nombre d’acteurs digitaux dont nous — NDRL Naboo — faisons partie, au détriment d’agences traditionnelles avec des pratiques un peu plus opaques notamment sur le pricing et moins d’intégration avec les outils de finances et achats des grands groupes qui les pénalisent.
Propos recueillis par Ismaella DIALLO