Les trois dernières années de crise sanitaire ont changé la donne. Le travail hybride s’est massivement imposé, changeant les habitudes des salariés. Parmi elles, la tenue vestimentaire au bureau a aussi grandement évolué, devenant plus décontractée. Alors, en tant qu’assistante de direction ou office manager, devez-vous laisser faire ou continuer à imposer un dress code défini ?
Costume-cravate et chaussures cirées, tailleur corseté et talons aiguilles vont-ils totalement disparaître des open-spaces ? Ces tenues étaient jusqu’il y a peu un symbole de sérieux, de représentation de l’entreprise, surtout pour les cadres et les commerciaux. Dans celles qui ne pratiquent pas le télétravail, elles restent de mise. Pour les autres, le constat est bien différent.
Casual Friday toute la semaine
Avec l’essor du travail hybride pour les salariés qui le peuvent, le casual Friday, se décline sur toute la semaine. Entre la maison, les espaces de coworking et les passages express au bureau, la flexibilité vestimentaire s’est imposée. Et les entreprises ont tendance à suivre le mouvement. Ce qui va dans le sens du bien-être au travail du salarié, porté par la fameuse politique RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), ou la QVTC (Qualité de vie et conditions de travail). Une tenue confortable et qui lui plaît va dans le sens de l’amélioration de l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle.
Tenue décontractée, mais pas trop
Décontracté ne veut pas dire « négligé ». Certains employés ont tendance à l’oublier. C’est pour vous l’occasion de leur rappeler qu’un dress code raisonnable doit prédominer. De même, un rendez-vous professionnel ou un évènement dans la société doivent les inciter à délaisser jeans et baskets et à se mettre sur leur 31. Les forcer à l’être dans ces moments clés pour la bonne marche de l’entreprise n’a rien de vexatoire, il s’agit de respecter ses interlocuteurs.
Mais ils savent se réguler : ils sont plus de 50 % à trouver que la mini-jupe, le crop-top ou le jogging sont inappropriés…
Les habitudes américaines ne sont pas forcément les mêmes que celles des Français puisque les shorts (54 %), les casquettes de baseball (49 %) et les tongs (47 %) font partie de leur quotidien.
Qu’en disent les salariés ?
Une étude d’IWG (International Workplace Group), géant de l’immobilier de bureau et notamment d’espaces de coworking a été menée en août 2023 auprès de plus de 1 000 salariés américains de plus de 18 ans. Il en ressort que 79 % des répondants ont bien changé leurs habitudes vestimentaires, principalement les hommes à 85 % contre 77 % pour les femmes.
Le principal avantage de cette flexibilité est sans surprise le confort, à 53 %, tandis que 35 % mélangent tenue décontractée et tenue plus formelle. Statistique surprenante, ils sont 21 % à adopter désormais un style plus strict qu’avant l’avènement du travail hybride. Mais le travail reste le travail « La tenue vestimentaire demeure un indicateur social important du titre ou de la position hiérarchique occupée au sein de l’entreprise », pour 69 % des répondants.
Costume-baskets et réseaux sociaux
Toujours d’après l’étude, pour 57 % des travailleurs hybrides interrogés, leur entreprise a conservé un dress code bien défini, et 79,5 % estiment qu’il est strictement appliqué par leur employeur. Encore un chiffre étonnant, 10 % des salariés de 18 à 24 ans ne savent pas qu’un code vestimentaire est requis…
Tous s’accordent à dire que le parfait compromis du travail hybride est le costume-baskets. Enfin, fait amusant, ils sont 13 % à se tourner vers les réseaux sociaux et les influenceurs pour savoir comment s’habiller.
Matthieu CHAUVIN