Florine ROBIN
Office Manager et bénévole de BOOM, l’Association Nationale des Office Managers
Les institutions et les formations, motrices du changement
D’abord, notons que les institutions reconnaissent progressivement l’importance du métier. L’OPIIEC (Observatoire Prospectif des Métiers et des Qualifications du secteur Conseil) vient par exemple d’inclure le poste d’Office Manager dans son référentiel des métiers et des compétences.
Par ailleurs, la question de la rémunération, souvent soulevée dans les discussions sur la reconnaissance professionnelle, évolue-t-elle aussi. Selon la dernière étude de Robert Half, les salaires sont en nette augmentation, confirmant que le marché commence à réévaluer l’importance stratégique des Office Managers.
Ces initiatives sont des preuves concrètes que le métier n’est ni ignoré ni pris à la légère. A contrario, elles renforcent l’idée que notre rôle n’est pas un simple poste d’appoint, qu’il est essentiel et cela commence à se refléter sur nos bulletins de paie. C’est ce qu’indique aussi le rapport sur la rémunération, réalisé par BOOM, L’Association Nationale des Office Managers. Évidemment, il y a encore du chemin pour que les salaires reflètent parfaitement la valeur ajoutée de notre métier, mais ces progrès montrent que nous ne sommes pas dans une impasse.
Enfin, l’offre de formations spécialisées continue également de se structurer. Par exemple, le programme Rubik School à Lyon, qui forme des personnes en reconversion au métier de Digital Office Manager, témoigne de la reconnaissance, de la complexité et des compétences spécifiques nécessaires pour réussir sur ces postes. En mettant l’accent sur la digitalisation et l’intelligence artificielle (IA), cette formation en alternance apporte ainsi une réponse aux nouvelles attentes des entreprises, tout en rendant le métier encore plus attractif.
Des disparités, mais un horizon prometteur
Avouons toutefois que des disparités importantes subsistent. Le quotidien d’un·e-Office Manager peut varier énormément selon les entreprises. Certain(e)s d’entre nous bénéficient de salaires en adéquation avec leurs responsabilités, tandis que d’autres doivent encore composer avec une méconnaissance de leur fonction. De plus, un nouveau référentiel ROME de France Travail devrait voir le jour sous peu, ce qui contribuerait à une reconnaissance pleinement institutionnalisée de notre rôle.
Cependant, voir uniquement ces difficultés reviendrait à ignorer l’ensemble des avancées réalisées. Ces défis ne doivent pas occulter le chemin déjà parcouru. Ne sombrons pas dans la frustration ou le découragement.
Problem solver, pour nous-mêmes
Il faut le dire : l’une des clés de cette évolution repose sur notre propre engagement. Nous, Office Managers, devons-nous impliquer activement pour faire connaître et reconnaître notre métier ? C’est par l’éducation, notamment dans les écoles, que nous pouvons sensibiliser les futur(e)s professionnel(le)s à la valeur de notre rôle. Nous devons également assumer une responsabilité sémantique : bannir des expressions dévalorisantes comme « couteau suisse » et utiliser des termes qui reflètent réellement notre contribution stratégique.
Le collectif sera le levier principal de ce changement. Certaines initiatives jouent ainsi un rôle clé dans cette dynamique en créant des espaces d’échanges safe et en permettant de porter une voix unie. Ensemble, nous pouvons faire avancer les discussions autour de notre métier et augmenter continuellement la reconnaissance que nous méritons.
Le constat est clair : des progrès indéniables ont été réalisés, tant au niveau des institutions que des entreprises. Certes, il reste encore des zones d’ombre à éclaircir, mais plutôt que de nous lamenter, il est temps de prendre la parole, individuellement et collectivement, pour faire bouger les lignes.
Nous sommes des « problem solvers » au quotidien, à nous de démontrer cette même capacité lorsqu’il faut faire reconnaître notre métier.