L’étude réalisée en 2021 et sortie en 2023, menée par Slack en collaboration avec OpinionWay auprès de 1 056 salariés de bureau travaillant dans des entreprises de 20 salariés et plus, a mis en lumière les tendances émergentes qui façonneront le monde du travail en 2024.
L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, d’activité professionnelle, de région, de résidence, de taille d’entreprise et de secteur d’activité. Des transformations majeures, influencées par les avancées technologiques, les aspirations des travailleurs et les impératifs sociaux. À travers le travail hybride, la semaine de travail de quatre jours et l’émergence de l’intelligence artificielle générative, le futur du travail se présente sous des jours autant prometteurs que sources de défis.
En route vers le travail hybride et asynchrone ?
L’étude révèle que le travail hybride (distanciel et présentiel) et asynchrone (horaires flexibles) est en train de devenir la norme pour de nombreuses entreprises. 63 % des participants favorisent un emploi offrant la liberté de travailler depuis n’importe quel lieu sans contrainte sur la fréquence de présence au bureau, tandis que 36 % accepteraient un poste exigeant une présence physique de trois à quatre jours minimum.
Avec l’avènement des technologies de communication en ligne telles que la plateforme Slack, les travailleurs collabore efficacement tout en travaillant à distance ou selon des horaires flexibles. Cette flexibilité offre parfois aux employés un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Cependant, l’étude démontre que les avis restent mitigés, car 50 % des participants envisageraient de quitter l’entreprise si le télétravail était supprimé, l’autre moitié ne le ferait probablement pas. Néanmoins, 87 % demandent au moins une compensation et 69 % de ces derniers aimeraient d’ailleurs qu’elle soit financière.
Toutefois, cette transition n’est pas sans défis. Si le télétravail est l’assurance d’une liberté importante, il engendre également une perte de lien social et une difficulté à maintenir une frontière claire entre vie privée et vie professionnelle.
Semaine de 4 jours : la productivité au cœur des préoccupations
Une autre tendance réside dans l’adoption de la semaine de travail raccourcie, avec 74 % des sondés se déclarant favorables à cette pratique. L’intelligence artificielle pourrait aussi susciter ou intensifier l’intérêt pour une semaine de travail de quatre jours. Au-delà de la simple réduction du temps passé au bureau, cette approche vise à optimiser la productivité en concentrant les efforts sur des plages horaires plus courtes et en encourageant à la récupération active.
Elle s’inscrit dans une volonté plus large de rééquilibrer la vie professionnelle et personnelle des salariés. Cette semaine raccourcie met également en lumière l’importance accordée au bien-être des employés dans une entreprise. Des études menées par des chercheurs de Harvard et du MIT ont démontré qu’un employé heureux et équilibré est 31 % plus productif et engagé. Cette approche montre que la qualité des résultats n’est pas nécessairement liée au nombre d’heures passées au bureau, mais plutôt à la gestion efficace du temps et des ressources.
IA générative : créativité augmentée et défis éthiques
L’étude souligne la montée de l’intelligence artificielle générative dans le monde du travail. Avec ses systèmes capables de produire du contenu, des designs ou même des solutions innovantes de manière autonome, elle offre des opportunités importantes en matière d’efficacité et de créativité. OpinionWay a dévoilé que 41 % des salariés sondés utilisent l’IA en entreprise et 32 % aimeraient l’utiliser.
Par ailleurs, son adoption pose également des questions éthiques et sociétales importantes. Des préoccupations concernant le remplacement des emplois par des machines, la manipulation de l’information ou encore la protection de la vie privée émergent de plus en plus. Selon le sondage réalisé, 60 % des sondés confieraient les tâches répétitives ou à faible valeur ajoutée à l’IA et 59 % lui donneraient des tâches rédactionnelles. Même si l’IA promet des avancées significatives, son déploiement doit être encadré par des régulations adéquates et une réflexion éthique.
Laura TORTOSA