Les réseaux sociaux dictent les règles du jeu pour le trafic des médias digitaux. Mais ils changent de façon régulière et sont particulièrement opaques. Comment parvenir à maintenir la visibilité des contenus journalistiques sur un tel sable mouvant ?
L’univers des réseaux sociaux évolue constamment, et influence profondément la manière dont les contenus, en particulier l’information, sont consommés et partagés. Ils règnent de façon hégémonique sur les médias. Dernier changement majeur en date : depuis juin 2023, une baisse significative du trafic en provenance de plateformes telles que Facebook et X (Twitter) a été observée. Alors, fini Facebook comme source de trafic substantielle pour les contenus d’actu sous forme d’articles ? Idem sur X (Twitter) ? Peut-être… Les articles des médias traditionnels deviennent peu ou prou invisibles au profit d’autres types de contenus. Les algorithmes des réseaux sociaux semblent désormais privilégier les productions vidéo et interne… laissant le journalisme écrit en marge.
Se réinventer constamment face aux réalités algorithmiques
Les médias se trouvent ainsi confrontés à un défi majeur : réinventer constamment leurs approches pour s’adapter aux nouvelles réalités algorithmiques. Comment attirer du trafic, tout en se heurtant aux règles changeantes et souvent opaques des plateformes ? Telle est la réflexion dans toutes les rédactions. Avec son corollaire, plus inquiétant, comment survivre et prospérer dans un écosystème qui favorise de plus en plus le contenu vidéo et les productions internes, au détriment des articles de fond ?
La réponse semble se trouver dans une stratégie diversifiée, où l’adaptation aux directives algorithmiques et l’innovation sont primordiales pour capter l’attention du public.
Se diversifier pour être visible
Dans un océan de contenus, la diversification des canaux de diffusion est essentielle. Cela implique d’investir dans des plateformes variées telles qu’Instagram, LinkedIn, Snapchat, TikTok et d’autres sites alternatifs pour atteindre d’autres audiences notamment en termes de tranches d’âge. Chaque plateforme a ses spécificités et son public cible, rendant cette approche diversifiée plus efficace pour toucher une large gamme de lecteurs. TikTok a rapidement gagné en popularité, surtout chez les jeunes utilisateurs, notamment les adolescents et les jeunes adultes. Cette plateforme est idéale pour le contenu créatif, amusant et souvent musical. Snapchat est extrêmement populaire parmi les adolescents et les jeunes adultes. Le contenu est éphémère et spontané, ce qui le rend idéal pour le marketing d’influence. Instagram attire principalement les jeunes adultes et les adolescents. Les utilisateurs ont tendance à être intéressés par le contenu visuel, comme les photos et les vidéos courtes. LinkedIn est conçu pour les professionnels et les entreprises. Son public cible comprend les adultes travaillant, les professionnels, les entreprises et les chercheurs d’emploi.
Parallèlement, l’adaptation au format vidéo s’impose en effet. Les algorithmes actuels favorisent grandement le contenu vidéo, ce qui nécessite une stratégie de contenu incorporant des vidéos courtes, des interviews filmées, et des résumés visuels de reportages. Ces formats ont tendance à générer plus d’engagements et sont plus susceptibles d’être mis en avant par les plateformes.
Rendre l’information plus accessible et divertissante, au travers d’infographies, d’animations, et de quiz interactifs, est aussi susceptible de faciliter le référencement par les algorithmes des réseaux sociaux. Autre piste à explorer, les collaborations et partenariats avec des influenceurs, des experts ou même d’autres médias afin de proposer une information traitée sous plusieurs angles afin d’arriver à un partage de l’audience et d’une crédibilité renforcée.
Piloter par la performance
Enfin, le SEO revient en force, avec une analyse constante de la performance pour comprendre quels types de contenu résonnent le mieux avec l’audience. Suivre l’engagement, la portée et d’autres métriques pertinentes et encourager les commentaires, les partages, et les réactions facilitera la création d’une communauté autour du contenu. À l’heure de l’IA, ce n’est donc pas « des journalistes ou des algorithmes », mais les deux. Le contenu journalistique n’est pas mort, il doit trouver une brèche pour se hisser en haut de l’affiche et s’appuyer sur une stratégie multi-dimensionnelle fondée sur la diversification, l’innovation, l’analyse et l’interaction.
Augustin GARCIA