Préparer le terrain : l’art de l’anticipation
La première règle face à un planning saturé de rendez-vous est de reprendre le contrôle de son agenda. Avant que la journée ne démarre, jetez un œil critique sur la liste des réunions prévues : quelles séquences pourraient être déléguées à un collaborateur ou CV par mail ? Savoir dire non, ou au moins dire « oui, mais pas toute la durée », est une compétence qui sauve plus d’énergie qu’on ne le croit.
Ensuite, prévoir les respirations. Cinq minutes entre deux réunions suffisent à se lever, aller chercher un verre d’eau ou simplement s’aérer l’esprit. Sans ces « sas de décompression » préprogrammés, la journée se transforme vite en tunnel étouffant où l’attention tombe.
Nourrir le corps pour nourrir l’esprit
L’endurance mentale dépend directement de la façon dont on nourrit son organisme. La règle d’or : éviter les repas lourds, qui entraînent la somnolence et la perte de concentration. À l’inverse, les encas légers et nutritifs ; fruits secs, yaourt, tranche de pain complet ou pomme croustillante, assurent une énergie durable.
L’hydratation est un réflexe sous-estimé. Un cerveau bien irrigué fonctionne mieux qu’un cerveau assoiffé : garder une bouteille d’eau à portée de main constitue probablement l’élément le plus simple et le plus efficace de la check‑list. Quant au café, précieux allié, mais parfois traître, il doit être consommé avec modération. Une dose stratégique en milieu de matinée ou en tout début d’après-midi peut booster l’attention, mais en excès elle favorise la nervosité et la fatigue s’accumule en fin de journée.
L’arsenal technique du parfait survivant
Les réunions en ligne et la logistique numérique déterminent la fluidité de la journée. Rien de plus frustrant qu’une connexion vacillante, une batterie qui cède, ou un casque qui rend l’âme au moment clé. La check‑list technique comprend donc : ordinateur et téléphone chargé à bloc, câble d’alimentation et batteries de secours, connexion testée à l’avance, casque confortable et micro fonctionnel.
Un détail souvent oublié, mais décisif : un deuxième canal de communication. En cas de panne sur la plateforme principale, basculer sur une messagerie instantanée ou un simple appel téléphonique pour éviter de perdre dix minutes précieuses et conserver une image de fiabilité auprès des interlocuteurs.
Bouger pour oxygéner les idées
Les longs enchaînements assis, parfois plusieurs heures d’affilée, fatiguent le corps autant que l’esprit. Résultat : douleurs de nuque, raideurs dans le dos, baisse de vigilance. La résistance passe par le mouvement. Se lever entre deux séances, marcher quelques minutes dans le couloir, étirer les épaules ou pratiquer deux cycles de respiration profonde relancent la circulation et libèrent de l’énergie.
Un autre outil puissant contre la passivité : la prise de notes. Loin d’être une corvée, elle transforme l’écoute passive en participation active. Elle permet également de dégager des synthèses rapides pour ne pas perdre le fil entre les réunions.
Le cerveau comme tableau blanc : alléger et réinitialiser
Passer d’un sujet à l’autre sans transition, budget, stratégie marketing, puis organisation d’événement, crée un véritable court‑circuit cognitif. Pour éviter la surcharge, il est utile de prendre une minute à la fin de chaque réunion pour résumer les points essentiels : qui fait quoi, pour quand, et quels sujets restent en suspens ? Cet exercice d’« exportation mentale » libère l’espace de mémoire et prépare l’esprit à accueillir le thème suivant sans confusion.
Ce rituel a aussi un avantage psychologique : il donne le sentiment de boucler une étape avant d’attaquer la suivante. Une manière de structurer la journée au lieu de la subir.
La sortie de secours : débrancher pour mieux recommencer
Quand la dernière réunion se termine, la tentation est grande d’enchaîner immédiatement sur la consultation de mails ou de traiter en urgence les tâches accumulées. Mauvais réflexe : le cerveau vient déjà de courir un marathon.
Pour être réellement efficace, mieux vaut installer un sas de sortie clair. Il peut prendre la forme d’une marche de 15 minutes, d’une séance sportive légère, ou simplement d’un moment musical ou de lecture plaisante. Cette coupure nette évite d’emporter la surcharge cognitive dans la soirée et permet de repartir le lendemain avec un repos mental.
Survivre… mais aussi performer
La check‑list de survie des journées à rallonge n’est pas seulement un kit de secours. Bien appliquée, elle devient un outil de performance. Car réussir à rester concentré, dynamique et clair jusqu’à la fin du marathon, c’est donner une image de fiabilité et d’efficacité professionnelle. Survivre, oui ; mais surtout transformer la contrainte en démonstration de maîtrise. Et c’est là que la préparation, la discipline et quelques routines simples font toute la différence.
Laura TORTOSA