L’épuisement professionnel, le burn-out est un trouble psychique résultant d’un stress ou d’une pression souvent présente chez les salariés. Dans toutes les catégories, dans de nombreux métiers, et chez les assistantes et office managers aussi, qui jouent un rôle vital dans une entreprise. Selon une étude menée par Technologia, 3,2 millions de personnes, soit plus de 12 % de la population active française, seraient ainsi exposées à un risque élevé de burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel.
La FFMAS 33 (fédération française des métiers de l’assistanat et du secrétariat de Gironde et Nouvelle Aquitaine) a traité le sujet pour informer ses adhérents. Nous nous faisons l’écho d’un entretien mené à cette occasion par FFMAS 33, qui a pu interviewer une assistante victime de ce trouble pendant plusieurs mois.
Le burn-out, qu’est-ce que c’est ?
Le burn-out se développe progressivement chez les personnes exposées à des conditions de travail frustrantes et démotivantes. La fatigue, le sentiment d’échec et les difficultés de concentration poussent à travailler encore plus pour retrouver une certaine satisfaction et confiance. Par ailleurs, si les conditions de travail restent difficiles, il y a un cercle vicieux qui s’installe jusqu’à l’épuisement.
Ce trouble se traduit par des signes physiques en premier lieu comme la fatigue permanente, le mal de dos, migraine, insomnies, maux de ventre, etc. Ajoutons à ça une souffrance psychique qui se manifeste avec un vide émotionnel, de l’anxiété, une tendance à l’isolement, la démotivation et l’irritabilité.
Si la situation n’est pas améliorée, d’autres signes apparaissent progressivement tels que la frustration, le sentiment d’échec et le détachement excessif vis-à-vis de l’entourage. Si nous poussons encore plus loin les comportements qui peuvent se révéler au cours d’un burn-out, on trouvera également des troubles du comportement alimentaire ou de toxicomanie.
Si l’épuisement persiste, une dépression avérée pourrait aggraver la situation et les personnes qui en souffrent pendant de longues périodes peuvent être prédisposées à d’autres soucis comme des maladies cardiovasculaires, le diabète ou encore le surpoids ou l’obésité.
Prévenir l’apparition du burn-out
Pour prévenir l’apparition de ce phénomène, il est recommandé de bien veiller à l’organisation du travail et ses contraintes afin qu’elles ne surchargent pas les salariés et ne les mettent pas en porte-à-faux vis-à-vis du métier.
Encourager également les pauses, donner également l’opportunité à ses collaborateurs de se déconnecter du travail afin de garder un équilibre sain entre vie professionnelle et vie personnelle, éviter de déranger lors des heures hors travail, ça évitera aux autres de consulter les messages électroniques professionnels.
Former et accompagner sur la gestion du stress, la communication et la résilience. Des mesures de prévention collectives adaptées doivent être mises en place pour faire diminuer les exigences professionnelles qui pèsent sur les salariés.
Quelques exemples de mesures à prendre de prévention collective à prendre :
- Ne pas surcharger certains postes ou salariés ;
- Favoriser le soutien social et éviter l’isolement, mettre en place des groupes d’échanges sur les pratiques professionnelles et renforcer le travail en équipe.
- Améliorer le retour sur l’efficacité du travail, être reconnaissant du travail accompli.
- Attention à traiter équitablement les salariés.
- Éviter les conflits éthiques autour de la qualité du travail, partager plutôt les objectifs et les manières de faire pour les atteindre.
Si vous êtes dans une situation de burn-out, il n’est pas toujours possible de lutter sans faire appel à un professionnel de santé. Nombreux sont les médecins ou thérapeutes à pouvoir vous aider comme le médecin du travail, un psychologue ou psychothérapeute ou tout simplement votre médecin traitant. La médecine douce est également une solution comme la sophrologie, la méditation ou encore le. N’hésitez pas ! Toute réaction est bénéfique !
Laura TORTOSA
TÉMOIGNAGE
Une avalanche de boulot et moi au bord du gouffre.
Sylvie* est assistante administrative. Elle a passé plusieurs mois dans le cercle vicieux du burn-out, et a décidé de témoigner sur son parcours pour s’en sortir (source FFMAS 33).
Sylvie s’est confiée à la FFMAS 33. En résumé,« Oui, le burn-out dans nos métiers, ça existe ! » Après avoir passé 26 ans dans une entreprise de plus de 1000 salariés et adoré son travail, elle affirme avoir « sacrifié des heures interminables, au point de ne pas voir mes enfants grandir ».
Après avoir changé de responsable, Sylvie s’est retrouvée surchargée de boulot, sa nouvelle manager l’ayant laissé gérer les tâches de la précédente. Elle confie : « résultat ? Une avalanche de boulot et moi au bord du gouffre. Bref, une responsable toxique ».
Une convocation et des reproches plus tard, « nerveuse, j’ai laissé échapper des larmes, un vrai festival […] je me suis précipitée chez mon médecin en pleurant sans cesse et avec une grosse fatigue, qui m’a mis en arrêt de travail et traitement avec en bonus des nuits agitées depuis des mois et des mois ».
Finalement, Sylvie a quitté son entreprise fin 2020 après avoir essayé d’y retourner et avoir fait face à la période COVID, qui n’a pas arrangé les choses. Soulagée, ayant repris confiance en se mettant au sport et au Reiki, elle raconte « il me fallait reprendre le travail, j’ai commencé à travailler sur mon projet d’assistante administrative indépendante pour les professionnels et les particuliers. En 2021, j’ai créé ma micro-entreprise, j’ai fait du porte-à-porte façon super-héroïne des affaires, distribuant des flyers et des cartes de visite comme si c’était la quête du Graal. »
* Pour des raisons de confidentialité, le témoin a souhaité conserver l’anonymat.