Entre la pénurie de talents qualifiés et des attentes toujours plus élevées des candidats en termes de flexibilité, l’heure est aux ajustements pour les entreprises. La région parisienne, autrefois fer de lance des recrutements, se retrouve freinée par une incertitude économique, tandis que les régions peinent à redémarrer malgré une légère reprise des besoins temporaires.
Un marché tendu en Île-de-France
L’Île-de-France, région phare pour l’assistanat et l’office management, est frappée par un ralentissement notoire en 2024. En effet, après une année 2023 prospère sur le plan des recrutements, le marché francilien subit une baisse importante des offres d’emploi. Les consultants de Fed Office notent que les recruteurs hésitent à ouvrir de nouveaux postes dans un contexte économique incertain, ce qui provoque une diminution significative des opportunités. Cette situation est aggravée par une pénurie de candidats qualifiés, qui pousse les entreprises à revoir leur stratégie de rétention des talents.
Selon l’étude, les salariés en poste sont de moins en moins enclins à changer d’entreprise. Le turnover, autrefois plus soutenu, a ralenti, en partie à cause des inquiétudes liées à l’instabilité économique. Les candidats exigent des conditions de travail flexibles, avec une nette préférence pour le travail hybride. Une simple option de télétravail occasionnel ne suffit plus à attirer les talents. Ainsi, pour recruter, les entreprises doivent désormais s’adapter à cette nouvelle donne et proposer des packages incluant des conditions de travail flexibles, tout en maintenant des salaires compétitifs proches de ceux de 2023.
En régions : pénurie de talents et espoir de redémarrage
Hors Île-de-France, la situation est tout aussi complexe. Les opportunités de postes dans l’assistanat et l’office management se sont réduites de manière significative en 2024, avec une quasi-absence d’offres en intérim ou en CDD. Les recruteurs peinent à trouver des profils adéquats, la pénurie de candidats étant particulièrement marquée. Les retours sur les annonces publiées, que ce soit sur les plateformes d’emploi ou les jobboards, sont faibles, ce qui complique davantage les processus de recrutement.
Cependant, un regain d’activité est observé avec la réémergence de besoins temporaires depuis le début du second semestre. Cette reprise timide laisse présager un potentiel redémarrage du marché, bien que les entreprises restent confrontées à des attentes similaires à celles observées en 2023. Les candidats régionaux, tout comme leurs homologues franciliens, placent la flexibilité au cœur de leurs préoccupations. Les formats hybrides, combinant présentiel et télétravail, sont devenus un critère déterminant pour séduire les profils disponibles.
Rémunérations : des disparités marquées entre l’Île-de-France et les régions
L’étude de Fed Office met en lumière des écarts de rémunération notables entre les différentes régions de France. En Île-de-France, les salaires restent relativement élevés malgré le ralentissement du marché. Par exemple, un assistant de direction avec plus de 10 ans d’expérience peut espérer un salaire brut annuel situé entre 45 000 et 55 000 euros, tandis qu’un office manager débutant peut prétendre à une rémunération oscillant entre 30 000 et 35 000 euros. Ces montants reflètent une certaine stabilité malgré les difficultés économiques actuelles.
En régions, les rémunérations sont généralement inférieures à celles pratiquées en Île-de-France, bien que certains profils spécifiques puissent bénéficier de salaires compétitifs. Un assistant administratif en début de carrière peut par exemple toucher entre 28 000 et 30 000 euros bruts annuels, selon la région et le secteur d’activité. Cependant, les écarts de rémunération ne se limitent pas à l’expérience ou à la localisation géographique. La taille de l’entreprise, son secteur d’activité, et le management d’équipe jouent également un rôle clé dans la définition des salaires.
Les secteurs qui continuent de recruter malgré tout
Malgré ce contexte tendu, certains secteurs maintiennent un certain dynamisme en matière de recrutement. En Île-de-France, les secteurs de la finance, du conseil et de la banque restent les plus actifs, tandis que les postes d’assistant de direction bilingue et d’office manager sont parmi les plus recherchés. Les entreprises de ces secteurs semblent mieux résister à la crise et continuent d’attirer des talents en proposant des rémunérations attractives et des conditions de travail ajustées aux nouvelles attentes.
En régions, le secteur de l’industrie et du BTP offre encore quelques opportunités, bien que la demande soit largement inférieure à celle observée en 2023. Les postes d’assistant technique ou administratif, notamment dans les métiers liés aux travaux ou à la gestion de projets, connaissent une légère reprise, avec des rémunérations comprises entre 30 000 et 40 000 euros pour les profils les plus expérimentés.
Elisa GARCIA
Vers une adaptation nécessaire pour répondre aux nouveaux enjeux
L’étude de rémunération de Fed Office pour l’année 2024 montre clairement que le marché de l’assistanat et de l’office management est en pleine mutation. Si l’Île-de-France reste une région clé, elle n’est pas épargnée par les difficultés actuelles. La baisse des opportunités, couplée à une pénurie de candidats qualifiés, impose aux entreprises une révision de leurs offres d’emploi. Les régions, quant à elles, subissent une baisse plus marquée des recrutements, mais la légère reprise des besoins temporaires offre un espoir de redémarrage.