Solliciter une revalorisation salariale est un exercice complexe et qui fait peur. Pourtant, en préparant bien vos arguments et en présentant cette augmentation comme une évidence, vous mettrez toutes les chances de votre côté. On vous explique comment faire.
Ce n’est pas dans les mœurs de parler d’argent en France, d’autant plus dans des métiers qui ne sont pas formés à ça ! Se mettre en valeur et se faire mousser n’est pas non plus chose facile. C’est pourtant ce qu’il faudra que vous fassiez lors d’une négociation pour une augmentation salariale. Sachez d’abord, pour vous décomplexer, que ce type de conversation est une bonne façon pour votre manager de voir si vous êtes capable de vous autoévaluer correctement. Alors, essayez-vous à l’exercice et trouvez les arguments pour faire comprendre que vous êtes LA meilleure pour le poste que vous occupez !
Préparez votre dossier
Pour ce faire rien de plus simple. Commencez par reprendre votre cahier de tâches pour vous remémorer tout ce que vous avez fait de bien dans l’année. Cela vous donnera confiance et vous permettra de préparer les arguments à présenter à votre manager. Même si vous faites un travail extraordinaire, cela ne se voit pas toujours. Il faut donc vous mettre en avant : montrez que vous avez réglé rapidement un problème de déplacement complexe, bouclé un dossier dans un temps record, organisé des réunions avec brio… Tout cela vous permettra de marquer l’esprit de votre supérieur.
Ensuite, informez-vous sur la politique salariale et les opportunités de votre entreprise. Même si vous entendez dire qu’une augmentation minime a été décidée en comité d’entreprise et qu’il n’y aura rien de plus, ne vous découragez pas. Dans chaque service, les managers ont toujours une enveloppe financière pour des augmentations occasionnelles. Pourquoi ne seriez-vous pas celle ou celui qui pourrait en bénéficier ?
Enfin, ayez un objectif précis et ne craignez pas de demander ce que vous voulez. Les assistantes ont la réputation d’être des personnes très modestes alors qu’elles font un travail formidable. Lorsque vous réfléchirez à votre demande chiffrée, évitez un nombre rond qui risque de laisser penser que votre prétention est vague : ne demandez donc pas 1 900 €, mais plutôt 1 950 €, par exemple. Et soyez capable d’expliquer pourquoi vous demandez une telle somme. Il est indispensable que vous ayez calculé précisément vos besoins ainsi que le gain que vous apportez à votre entreprise.
Les phrases clés à employer
Lors de votre conversation, utilisez des termes assurés, affirmés. Par exemple : « Je viens pour mon augmentation salariale » et non « Je viens demander une augmentation de salaire ». Il faut avoir l’air d’y croire, montrer que l’augmentation est une évidence. Rentrez également dans les détails en expliquant précisément tout ce que vous avez fait : « J’ai atteint mes objectifs, je suis fiable, et vous savez que vous pouvez compter sur moi. Tout cela mérite une reconnaissance. » Parlez aussi de l’étude des salaires que vous avez réalisée. Cela indiquera à votre interlocuteur que vous savez de quoi vous parlez. Et s’il vous propose un salaire en deçà du salaire souhaité, demandez-lui si ce chiffre peut évoluer. Cela vous permettra de revenir à l’attaque ultérieurement.
Après le rendez-vous, n’oubliez pas d’écrire noir sur blanc l’accord qui a été trouvé. Renvoyez un mail précisant les arguments que vous avez mis en avant et les réponses que vous avez eues.
N’abandonnez pas
En cas de refus d’augmentation, restez calme bien sûr, mais faites part de votre contrariété et des problèmes que cela pourra engendrer. Cela poussera votre responsable à réfléchir à la question, car, finalement, lui non plus n’est pas toujours à l’aise lors de ces rendez-vous. Vous pouvez aussi songer à d’autres axes qui ne seraient pas des augmentations pécuniaires : des outils de travail supplémentaires (smartphone, ordinateur portable…), un aménagement de poste ou d’horaire, voire un poste mieux payé ? Et si finalement cela ne marche pas, recommencez tous les deux ou trois mois ! C’est essentiel, car vous valez bien ce que vous demandez. Il faut le faire savoir !
Elisabeth DUVERNEY-PRET