Pour les assistant(e)s, confronté(e)s à une multiplicité de sollicitations, ce principe peut sembler séduisant : réduire les interruptions, gagner en concentration et donc en efficacité. Mais le quotidien d’un(e) assistant(e) permet-il vraiment d’appliquer cette méthode ?
Une promesse de concentration accrue
Les partisans du batching le défendent sur deux terrains.
- D’abord, en matière de clarté mentale : regrouper la gestion de l’agenda, le tri de factures ou la préparation de documents permet de limiter le coût cognitif des changements de tâches.
- Ensuite, sur le plan de la productivité : au lieu de s’éparpiller, l’assistant(e) peut « enchaîner » un type de mission et atteindre un rythme fluide, plus rapide.
Certain(e)s témoignent qu’en traitant les mails toutes les deux heures seulement, ils réduisent leur stress et évitent la sensation d’être en permanence « en retard » sur leur boîte de réception.
Un obstacle : l’imprévisible
Toutefois, difficile de nier la grande spécificité du métier : l’imprévu. Un directeur qui change de rendez-vous à la dernière minute, un client qui appelle avec une demande urgente, un collaborateur qui sollicite une réservation… La valeur ajoutée de l’assistant(e) réside aussi dans sa capacité à réagir vite, à absorber des microtâches et à changer de priorité en un instant.
Dans ce contexte, prévoir des créneaux fixes revient à… les voir régulièrement exploser. Ce qui peut générer une frustration supplémentaire.
Ajuster plutôt qu’appliquer au pied de la lettre
Plutôt que de rejeter ou d’adopter le batching en bloc, la voie la plus réaliste semble être l’adaptation.
- Identifier quelles tâches tolèrent sans problème un regroupement (exemple : mise à jour de tableaux, classement numérique, préparation de comptes rendus).
- Préserver une large zone de disponibilité pour les imprévus.
- Travailler en « micro‑batchs », c’est‑à‑dire regrouper les tâches répétitives sur un laps de temps court pour ne pas nuire à la flexibilité.
Ainsi, l’assistant(e) conserve son rôle pivot et réactif, tout en profitant ponctuellement des bénéfices de la méthode.
Efficace… si l’on garde le contrôle
Appliquer le batching de manière rigide au métier d’assistant(e) serait illusoire. Mais utilisé comme un outil ponctuel, adapté aux réalités d’un agenda mouvant, il peut réellement renforcer la sensation de maîtrise. Plus qu’une recette miracle, le batching est donc une stratégie complémentaire, à doser selon son environnement professionnel et son degré d’autonomie.
En somme : efficace, oui… mais seulement quand l’imprévu vous en laisse la chance.
Laura TORTOSA