Lia BAZIN
Office Manager et fondatrice du Club des Office Managers et de l’Office Manager Summit
Si les Office Managers excellent dans la gestion des imprévus et l’adaptation aux défis quotidiens, leur impact fondamental sur la performance de l’entreprise et l’expérience collaborateur grâce à leur travail au service du collectif est régulièrement ignoré. Il est temps de remettre l’église au centre du village : l’Office Manager est bien plus qu’un simple factotum, et sans eux, l’entreprise risquerait de perdre en efficacité et en attractivité.
Le cœur du collectif, invisible, mais indispensable
Les Office Managers ne se contentent pas de gérer des tâches administratives. Ils orchestrent l’ensemble des processus internes, soutiennent la culture d’entreprise et contribuent à des enjeux aussi cruciaux que la Qualité de Vie au Travail (QVT) et la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).
Ils créent ce lien invisible qui permet aux collaborateurs de travailler ensemble et de manière engagée dans de bonnes conditions. Ce sont eux qui façonnent une expérience collaborateur de qualité, essentielle au bon fonctionnement de l’entreprise, quelles que soient les turbulences internes ou externes. Et pourtant, cette contribution indispensable reste trop souvent invisibilisée.
Des responsabilités multiples, une vision unique
Moi-même Office Manager, je sais à quel point la tâche est passionnante, mais dense. La polyvalence de l’Office Manager est à la fois sa plus grande force et son plus grand défi. Qui d’autre peut jongler avec des responsabilités aussi diverses que la gestion administrative, la coordination des ressources humaines, les achats, la communication interne, et même le workplace management ?
Mais cette flexibilité (ou adaptabilité), aussi précieuse soit-elle, ne doit pas justifier un débordement de missions. Leur rôle n’est pas seulement de résoudre des problèmes ou de « materner », mais de créer les conditions optimales pour que l’entreprise prospère et que les collaborateurs s’autonomisent. Pourtant, trop souvent, ce rôle n’est pas défini clairement, laissant les Office Managers s’épuiser sous le poids d’attentes mal alignées.
Il est temps de se réveiller : l’Office Manager est un support collectif, pas un assistant
Les entreprises doivent cesser de considérer l’Office Manager comme une simple variable d’ajustement. Dans les PME, ETI, et startups, notamment celles comptant moins de 100 salariés, ces professionnels sont souvent les seuls à pouvoir maintenir le cap face aux défis quotidiens et à adapter la culture d’entreprise aux aléas économiques et sociaux. Ils ne se contentent pas de superviser les bureaux ou de gérer l’onboarding des collaborateurs : ils définissent la culture d’entreprise et contribuent à la rétention des talents. Sans eux, la fameuse QVTC dont tout le monde parle ne serait qu’un concept creux.
Si la polyvalence fait partie intégrante de la profession, il est impératif de clarifier leur rôle au sein de l’entreprise. Leur mission doit être de permettre à l’ensemble du collectif de se concentrer sur ses objectifs principaux en gérant les aspects du quotidien.
Mais cette polyvalence ne doit pas servir de prétexte pour maintenir le flou sur leur rémunération. Il est temps que les entreprises mettent en place des grilles salariales qui reflètent véritablement l’impact des Office Managers sur la performance et la culture de l’entreprise.
Non, l’Office Manager n’est pas un outil que l’on « utilise » à sa guise. C’est un acteur clé, un pilier silencieux, qui mérite une grande reconnaissance. Si les entreprises ne sont pas prêtes à revoir leur manière de gérer ces postes, qu’elles se préparent à perdre bien plus qu’un « simple » facilitateur. Les Office Managers sont la clé de voûte qui permet à une entreprise de fonctionner sans encombre. Sans eux, c’est toute la machine qui risque de se gripper.