La bienveillance : la qualité que l’on sous-estime
Il y a des gens qui, en un sourire, réchauffent toute une pièce. Ces personnes qui savent mettre à l’aise, accueillir avec douceur, sans jugement. C’est ça, la bienveillance. Mais comment la noter sur un CV ? Il n’y a pas de certification en bienveillance, pas de mention « niveau avancé » ou « expert ». Pourtant, dans le monde du travail, cette qualité est précieuse. Elle construit des liens, désamorce des tensions, donne envie de collaborer.
Imaginez un manager bienveillant : il ne se contente pas de distribuer des tâches, il prend soin de son équipe, il reconnaît les efforts, il félicite, il soutient. La bienveillance, c’est ce petit « plus » qui fait toute la différence. Le genre de qualité qui ne saute pas aux yeux d’un recruteur à la simple lecture d’un CV, mais qui transforme un environnement de travail, qui booste la performance collective. Dommage que cela n’apparaisse pas sous la rubrique « Compétences ».
L’empathie : se mettre à la place de l’autre
L’empathie, cette faculté de comprendre ce que ressent l’autre. Ce n’est pas juste de la sympathie ou de la politesse. C’est se mettre, vraiment, dans les chaussures de l’autre, ressentir ses émotions, comprendre ses obstacles. Sur un CV, comment prouver que vous êtes capable d’écouter, d’accueillir la parole sans jugement, de déceler le malaise avant qu’il ne devienne un vrai problème ?
Imaginez une réunion d’équipe. Les chiffres ne sont pas bons, la tension monte. C’est souvent l’empathie qui permettra de désamorcer la situation, de réorienter la discussion de manière constructive. L’empathie, c’est être capable de dire « Je comprends » et de vraiment le penser. C’est le socle de la communication non violente, une base essentielle pour créer un environnement de travail apaisé et motivant.
La communication : bien plus qu’un simple « savoir-être »
Être un bon communiquant, ce n’est pas juste être capable de parler en public ou de rédiger un mail sans faute. C’est savoir adapter son discours à son interlocuteur, faire passer un message sans créer de conflits, savoir reformuler pour éviter les malentendus. Bref, c’est tout un art. Et, pourtant, sur un CV, difficile de l’exprimer autrement qu’avec une vague mention « Compétences interpersonnelles ».
Les bonnes compétences en communication transforment une entreprise. Elles évitent des erreurs, fluidifient les processus, rendent les relations plus sincères et efficaces. Une équipe qui communique bien, c’est une équipe qui avance sans accroc, qui comprend où elle va et pourquoi elle y va. C’est une équipe où chacun sait que sa voix compte, et c’est précieux.
L’énergie : cette étincelle qui ne s’apprend pas
L’énergie, ce n’est pas seulement la capacité à travailler tard ou à enchaîner les réunions. C’est l’étincelle qui motive, l’envie de s’impliquer, de trouver des solutions, de ne jamais se laisser abattre. Une attitude positive et un élan contagieux qui embarque les autres. Et pourtant, comment quantifier cette énergie sur un CV ? Impossible de noter « motivation contagieuse » dans la section compétences.
Un collaborateur énergique, c’est une source d’inspiration. C’est celui qui sait redonner le sourire, même quand les choses ne vont pas bien. Qui propose de nouvelles idées quand tout semble stagner. L’énergie, c’est ce qui transforme une équipe d’ordinateurs à l’efficacité linéaire en un vrai collectif, qui s’enthousiasme, qui se dépasse. Là encore, difficile de le mettre en évidence sur un bout de papier.
L’écoute : la clé des relations authentiques
On dit souvent que l’écoute est une vertu rare. On parle beaucoup, on pense à ce qu’on va répondre, mais écouter, vraiment écouter ? Peu savent le faire. Pourtant, cette capacité à se taire, à se rendre disponible, est un atout inestimable. Rien ne vous prépare mieux à la résolution de problèmes qu’une vraie écoute. Une écoute attentive évite souvent bien des malentendus, elle permet de comprendre le non-dit, de répondre à des besoins sans qu’ils aient besoin d’être criés.
Sur un CV, cette qualité est invisible. Et pourtant, elle est cruciale pour qu’une équipe fonctionne. Écouter, c’est précieux, car c’est de l’écoute que naissent les meilleures idées. Une idée, parfois, ne demande qu’un peu d’attention pour éclore. Imaginez si tous les collaborateurs étaient écoutés à la hauteur de leur potentiel. Le monde de l’entreprise en serait totalement transformé.
Le CV ne raconte pas tout : et si on changeait le recrutement ?
Qu’est-ce qui fait vraiment la différence dans une embauche ? Est-ce la maîtrise d’un logiciel, les années d’expérience, le nombre de diplômes accrochés au mur ? Bien sûr, ces éléments comptent. Mais est-ce suffisant ? Le CV est un résumé, un outil, mais il est incomplet. Derrière chaque ligne se cache une personne, avec ses forces, ses faiblesses, ses qualités humaines.
Et si on découvrait une autre façon de recruter ? Une approche qui, au-delà des compétences techniques, s’intéresse aux qualités humaines, à ce qui ne se voit pas. Car, après tout, c’est bien l’humain qui fait vivre l’entreprise, et pas un ensemble de compétences alignées sur un bout de papier. Les soft skills ne se lisent pas, ils se ressentent, ils se découvrent, ils se devinent parfois au détour d’un regard, d’une phrase, d’une attention.
Réinventer la manière d’évaluer les candidats
Certaines entreprises commencent à comprendre l’importance de ces qualités humaines. Les entretiens se font plus longs, plus informels, plus centrés sur l’être humain. On demande moins aux candidats de réciter leur CV et plus de raconter leurs expériences de vie. On leur demande ce qu’ils feraient face à un conflit, comment ils ont soutenu un collègue en difficulté, ce qu’ils pensent de l’écoute, de la communication.
Le recrutement par compétences, c’est bien. Mais le recrutement par valeurs, par qualités humaines, c’est encore mieux. Car ce sont ces éléments qui feront la différence à long terme. La bienveillance, l’écoute, l’empathie, l’énergie… Tout cela contribue à une entreprise où il fait bon travailler, où les équipes sont soudées et motivées.
Elisa GARCIA
La vraie richesse des soft skills
Il y a ce qui se voit, et ce qui ne se voit pas. Un CV, c’est un écran, une version incomplète de la personne que vous êtes. Les soft skills, ces compétences douces, humaines, profondes, sont là pour combler ce que les mots sur le papier ne parviennent pas à exprimer. La prochaine fois que vous verrez une annonce d’emploi, demandez-vous : « Qu’est-ce que je peux apporter au-delà de mon expérience professionnelle ? Qu’est-ce qui ne se voit pas sur mon CV, mais qui fait toute la différence ? »
Car finalement, ce qui compte, c’est l’humain. C’est cette qualité rare qui fait que, parfois, une embauche n’est pas juste une compétence de plus pour l’entreprise, mais bien une rencontre, une vraie valeur ajoutée. Alors oui, les diplômes, les expériences comptent. Mais n’oubliez jamais que ce qui ne se voit pas sur un CV est souvent ce qui fait le vrai talent d’une personne.