Une transformation dictée par les mutations technologiques
L’automatisation et l’IA générative ne vont pas seulement remplacer certaines tâches : elles vont également générer des besoins inédits. Autour des logiciels intelligents, de la cybersécurité ou de la protection des données biométriques, des fonctions émergent déjà et pourraient s’imposer dans une décennie.
- Éthicien(ne) de l’IA : chargé(e) de vérifier que les algorithmes respectent les principes éthiques et juridiques, un rôle clé face aux biais cognitifs des machines.
- Designer d’interfaces neuronales : avec le développement des implants connectés, ce profil associera neurosciences et ergonomie pour rendre utilisables ces nouvelles technologies.
- Archiviste numérique 4.0: spécialisé(e) dans la conservation et la transmission des données massives, dans un monde où la mémoire collective sera majoritairement stockée en ligne.
L’urgence climatique comme catalyseur d’emplois verts
La neutralité carbone à horizon 2050 contraint les entreprises et les collectivités à repenser leurs modèles. Cela se traduira par des métiers entièrement tournés vers la transition écologique.
- Conseiller(ère) en sobriété énergétique personnelle: professionnel(le) accompagnant les ménages dans la réduction de leur empreinte carbone au quotidien (logement, alimentation, mobilités).
- Architecte en biodiversité urbaine : imaginant des villes conçues avec et pour les écosystèmes, en intégrant la faune et la flore dès la conception des projets immobiliers.
- Spécialiste en recyclage moléculaire : exploitant des techniques chimiques de pointe pour démanteler et réassembler les matériaux en boucle quasi infinie.
De nouveaux besoins liés à l’évolution de la société
Au-delà de la technologie et de l’écologie, l’évolution démographique et les nouvelles attentes des citoyens font surgir d’autres métiers.
- Coach en longévité augmentée : avec l’essor des biotechnologies et de la médecine préventive, ce métier conseillera sur l’optimisation de la santé et du vieillissement.
- Facilitateur(rice) de vies hybrides : chargé d’accompagner les salariés en télétravail nomade, entre plusieurs lieux et fuseaux horaires, pour concilier équilibre personnel et efficacité.
- Curateur(rice) d’expériences virtuelles : à l’ère du metavers et des réalités immersives, organisateur d’événements, voyages ou expositions entièrement numériques deviendra un secteur lucratif.
Des compétences hybrides plutôt que des diplômes figés
Un élément ressort de toutes ces prospectives : les métiers de 2035 ne seront pas seulement techniques ou scientifiques, mais exigeront surtout des compétences transversales. La capacité à collaborer avec l’IA, à développer un regard critique sur les données, à cultiver de l’empathie dans des sociétés fragmentées sera décisive. On ne formera plus des « carrières de trente ans », mais des parcours évolutifs où la formation continue et la polyvalence seront la norme.
Un horizon à anticiper dès aujourd’hui
Imaginer ces métiers n’est pas un exercice de science-fiction : c’est un outil de préparation. Les entreprises, les établissements scolaires et les pouvoirs publics jouent un rôle central pour intégrer cette prospective et ajuster leurs formations. Sinon, le risque est grand de voir s’élargir le fossé entre les compétences disponibles et les besoins réels du marché.
Dans dix ans, les professions nées de l’IA, de la transition écologique et des nouvelles aspirations sociales apparaîtront peut-être incontournables. La question n’est donc pas de savoir si ces métiers existent, mais plutôt qui sera prêt à les occuper ?
Laura TORTOSA