Les courtiers aériens sont des spécialistes de l’affrètement d’avion privatif partout dans le monde.
Bien, mais que font-ils exactement ?
Il existe environ 200 sociétés de courtiers aériens (« Air Brokers ») dans le monde. Certaines sont de petite taille et peuvent même gérer les déplacements d’un unique client. Certains courtiers se spécialisent uniquement dans un domaine très ciblé (fret – cargo – aérien, voyages « incentive », location de jet privé, voyages officiels pour VIP ou gouvernements, rapatriement médical en avion…). D’autres au contraire proposent un vaste panel de spécialités pour l’organisation de déplacements privés en avions.
En effet, le marché global de l’affrètement d’avion pour les entreprises ou les particuliers représente un volume annuel de plusieurs milliards de dollars dans le monde. Il y a de très nombreuses raisons (commerciales, loisirs, industrielles…) ou des situations qui nécessitent de trouver une alternative « charter » aux vols réguliers traditionnels, notamment quand ceux-ci ne sont pas ou plus disponibles ou quand l’aéroport souhaité n’est tout simplement pas desservi.
Dès le 28 juin 1939, la Pan Am organise des vols de New York à Southampton avec le révolutionnaire Hydravion Catalina Clipper A314A et ses 4 puissants moteurs. 74 sièges grand confort sont disponibles à la vente pour les vols de jour (ou 40 sièges inclinables pour les vols de nuit, déjà le grand luxe !). A bord, 22 privilégiés qui ont payé 375 USD peuvent bénéficier d’un voyage exceptionnel avec un service raffiné. Ces avions sont disponibles en vols réguliers mais aussi à l’affrètement ponctuel.
La deuxième guerre mondiale placera cette activité entre parenthèses, même si Winston Churchill se déplace sur les différents théâtres d’opérations à l’étranger avec l’un de ces mêmes clippers fournis par les USA (3 exemplaires lui seront alloués).
Après la guerre, de nombreux appareils militaires sont disponibles. On les utilise alors pour le rapatriement à la demande de certains prisonniers de guerre, puis ils sont reconvertis vers une activité cargo ou démantelés.
Vers 1960, les premiers courtiers anglais et américains apparaissent pour organiser des déplacements en jets privés ou en avions de ligne avec passagers, ou encore louer des aéronefs cargos. C’est le début d’une activité qui pèse aujourd’hui plusieurs milliards de dollars dans le monde.
Qu’est-ce qu’un courtier aérien ?
Le rôle d’un courtier aérien ne doit pas être confondu avec celui d’un agent, par exemple un agent immobilier. Là où l’agent agit pour le compte d’une des deux parties prenantes pour mettre en relation l’acheteur avec le vendeur, le courtier aérien (appelé en anglais « air broker ») est un intermédiaire qui travaille réellement pour les deux parties en même temps, dans le but de faciliter la transaction. Le courtier ne possède pas le moindre jet privé mais sait exactement où les trouver sur le marché international.
Quelle est la commission d’un courtier aérien ?
Le courtier perçoit généralement un faible pourcentage du montant de l’opération, prélevé auprès du loueur (lessor) de l’avion. Le pourcentage peut parfois être encore réduit sur les charters d’appareils longs courriers, lorsque le chiffre d’affaires du vol est important ou dans le cadre d’affrètements en série.
Qui affrète des avions sur mesure et des jets privés ?
Les affréteurs de vols à la demande sont souvent des entreprises de grande taille qui souhaitent faire gagner du temps à leurs collaborateurs-clefs (dirigeants, experts, ingénieurs etc.) en leur organisant des itinéraires sur mesure lorsque l’alternative en vols réguliers est trop chronophage.
Il peut aussi s’agir de fidéliser les clients ou employés lors de voyages de formation à thème ou de séminaires « incentive ». Généralement, ces projets complexes sont confiés à des agences spécialistes du « MICE » – Meetings, Incentive, Congrès, Events – qui gèrent l’intégralité de la logistique : Pré et post acheminement en train ou vol réguliers, hôtels, transferts, restauration, animation, conférences ou soirée plénière, avec toute l’équipe de spécialistes, « Free-lance », logisticiens et intervenants extérieurs nécessaire au bon déroulement de l’opération sur mesure.
Ces agences MICE confient généralement à des courtiers aériens la recherche d’avions disponibles à la location, afin de se concentrer sur leur cœur de métier qui demeure l’organisation de la logistique à destination.
Le courtier répond au cahier des charges du client final de l’agence MICE : « Je veux une location d’avion à l’étranger entre Paris et Palerme pour un groupe de 200 personnes. Nous devons partir le 10 avril 2025 au matin vers 10h00 et rentrer le 12 vers 15h00. Mon décisionnaire veut toutefois plusieurs propositions de destinations proches à l’étranger. Proposez-moi aussi Malte, Tunis et Edimbourg. Par ailleurs, certains précurseurs et le Président voyageront avec de petits jets privés, ou sur des vols réguliers si c’est faisable ».
Le courtier en charge du dossier contacte alors de multiples compagnies aériennes susceptibles d’avoir la disponibilité (avion, équipage et autorisations nécessaires) pour réaliser ces vols charter aux dates prévues puis « rend sa copie » sous 48 heures avec différentes propositions.
Lors de la confirmation de location de l’avion commercial gros porteur, du jet privé ou de l’avion turbopropulseur selon la distance et le nombre de passagers, un contrat tripartite est signé qui lie les partenaires : le client affréteur, le courtier aérien intermédiaire et la compagnie aérienne.
Quels sont les services d’un affréteur spécialisé dans le vol privatif ?
Certains peuvent penser que le courtier se contente de proposer un prix puis de mettre en relation la compagnie aérienne qui loue l’appareil avec le client qui organise le voyage. Nous sommes là bien loin de la réalité !
Plusieurs heures de travail sont souvent nécessaires afin de comparer les tarifs des différentes compagnies aériennes qui proposent à la location, en France comme à l’étranger, des appareils commerciaux de différentes tailles ou de différents constructeurs (Airbus, Boeing, Embraer, ATR, Fokker…). Parfois, le courtier va sélectionner un Boeing 737 de 189 sièges à l’aller et deux unités différentes au retour (un Airbus A319 de 144 sièges + un Embraer 145 de 50 sièges) si le tarif est meilleur.
Parfois encore, et selon les dates, on trouvera par chance un appareil qui pourra rester sur place pendant deux jours : on appelle cela une immobilisation d’appareil – un « layover » en anglais -, parfois encore on choisira un charter pour la majorité du groupe et le restant des passagers sera réservé en groupe ou en individuel sur vols réguliers. L’idée est de rentrer dans le budget souhaité. Au final, le courtier explore de nombreuses pistes et propose plusieurs options à son client, qui choisira celle qui correspond le mieux à ses besoins.
Une fois ce choix effectué, il faut le formaliser en confirmant l’engagement du client par écrit, rédiger, signer et faire signer rapidement les contrats d’affrètement (souvent édités dans différentes langues) étudier les conditions annexes et particulières de transport, éventuellement les amender afin d’assurer plus de sécurité, vérifier les garanties financières de chaque compagnie proposée, obtenir les certificats d’assurances des compagnies aériennes, leur CTA (certificat de transporteur aérien ou encore AOC, Air Operator Certificate), leur spécificités opérationnelles associées (« Ops Specs ») qui détaillent les limitations à leur activité (l’aire géographique, les restrictions en termes de bruit, d’opération par temps de brouillard, l’arrivée de nuit pour certains jets privés ou gros porteurs, l’atterrissage sur pistes courtes ou venteuses…).
Enfin, vérifier si la compagnie aérienne possède plusieurs appareils du même type, ce qui permet d’avoir une solution alternative si l’avion loué est en panne ou indisponible, surtout lors de voyages organisés en haute saison ou les disponibilités sont plus rares !
Pendant l’opération, le courtier aérien renseigne l’acheteur sur les documents légaux nécessaires au voyage selon la destination, établit les convocations sur chaque aéroport, vérifie la mise en place des appareils « à vide » depuis tel aéroport, gère les listes de passagers et leur communication aux différents points critique (aéroport, transferts), s’assure des prestations particulières avant et pendant le vol (affichage au logo du client, têtières dédiées à bord, annonce personnalisée qui sera lue par le personnel de bord), négocie le prix des repas ou prestations spécifiques à bord, loue les services d’agents agrémentés en charge de l’assistance aéroportuaire en France et à l’étranger, organise le suivi à distance et la surveillance des vols H24 jusqu’au retour des passagers … et bien sûr s’assure des paiements des clients et des compagnies aériennes.
Pour les jets privés, le temps alloué à toutes ses actions est souvent très court : dans le cadre d’opérations urgentes, pour mener à bien toutes ces actions complexes, l’agent dispose de moins de deux heures !
Panne d’avion, grève, aéroport fermé, aléas d’exploitation … quand un courtier aérien prend toute sa valeur.
L’avion est en panne ? Une hôtesse est malade ? Un brouillard épais empêche de décoller ? Les agents ou comptoirs d’enregistrement sont trop peu nombreux pour traiter les passagers dans les délais ? Les agents de piste sont en retard pour amener les bus, mettre en place l’escalier ? Le camion d’avitaillement en kérosène tarde à ravitailler les jets privés ? Le camion de catering (repas) n’arrive pas ? Le créneau de décollage (slot) doit être renégocié afin de partir le plus rapidement possible ?
Dans tous ces aléas du quotidien, qui parfois se combinent, le rôle de cet intermédiaire de l’aérien prend toute sa valeur pour sauvegarder le voyage. C’est le courtier qui va chercher une solution de location d’avion alternative ou de vols réguliers le plus rapidement possible, 24 heures sur 24 et donner en temps réel des informations précises, négocier, prendre des assurances afin de garantir la bonne fin du voyage, arrondir les angles, intervenir directement avec la compagnie aérienne, les différents prestataires et les autorités.
Souvent, le courtier aérien engage lui-même les fonds en urgence quand l’affrètement d’un aéronef de substitution est nécessaire.
A quelle heure le jet privé va-t-il décoller ? à quelle heure arrivera t’il a destination ? Ces informations sont critiques lors de l’organisation des voyages surtout à l’étranger (aviser les correspondants ou la partie invitante sur place, décaler les bus de transfert, aviser l’hôtel sur place et maintenir les chambres des participants…).
Jusqu’au retour des avions, le courtier dédié vérifie la conformité, s’assure de la qualité de service et règle les éventuels extras ou litiges bagages potentiels en temps réel.
Être courtier aérien c’est avant tout assurer le service contractuel attendu par son acheteur et ses passagers, dans les coûts impartis et ceci dans les meilleurs délais. A chaque étape, Il faut une grande maitrise de l’aviation d’affaires afin de s’assurer que la prestation puisse être effectuée en toute sécurité, sécurité opérationnelle bien sûr mais aussi sécurité juridique et financière, avec toutes les assurances spécifiques et les garanties financières pour pouvoir réagir en cas d’aléas.
C’est pourquoi il est vivement recommandé de traiter avec un intermédiaire aérien sérieux, dont la société et les actionnaires sont de préférence établis en France de longue date et dont la viabilité financière est vérifiable.
C’est le cas d’Avico, premier courtier aérien en France depuis 1996, avec les mêmes actionnaires et une équipe de professionnels spécialisés dans toutes les activités de voyages liées à l’affrètement d’avion avec de nombreux bureaux à l’étranger.
Avico, un expert de l’aérien à votre service pour tous vos projets.