L’inné et l’acquis, deux piliers de la personnalité
L’inné désigne l’ensemble des caractéristiques héritées génétiquement, présentes dès la naissance. Il s’agit de traits physiologiques, de prédispositions comportementales ou de talents naturels, qui constituent une sorte de « socle » sur lequel l’individu va construire son identité.
L’acquis, à l’inverse, regroupe l’ensemble des savoirs, compétences et comportements développés par l’expérience, l’éducation, la culture et les interactions avec l’environnement. Dès la vie intra-utérine, le fœtus commence à acquérir des connaissances par ses premiers contacts sensoriels, processus qui se poursuivra tout au long de la vie.
Complémentarité et interactions : un duo indissociable
Loin d’être antagonistes, l’inné et l’acquis fonctionnent en synergie. L’inné offre un potentiel, une base de départ, tandis que l’acquis permet de l’exploiter, de le façonner et de l’enrichir. C’est cette interaction qui forge la singularité de chaque individu et sa capacité à s’adapter à des environnements variés.
Dans le monde animal, on observe des comportements strictement innés (instincts, réflexes), mais aussi des apprentissages par imitation ou essais-erreurs. Chez l’humain, la plasticité du cerveau permet d’aller bien au-delà, rendant l’acquis fondamental dans le développement des compétences et l’adaptation sociale.
Inné ou acquis : qui pilote vraiment notre vie pro ?
Talents naturels et compétences acquises : la clé de la performance
Dans l’entreprise, la performance repose sur deux ingrédients majeurs : les talents innés et les compétences acquises. Les premiers relèvent de dispositions naturelles, de prédispositions comportementales ou cognitives qui facilitent la prise de poste ou l’exercice d’un métier spécifique. Les secondes sont le fruit de l’apprentissage, de la formation, de l’expérience et de l’adaptation à des contextes nouveaux.
Des études menées en entreprise montrent que la reconnaissance et la valorisation des talents innés d’un collaborateur peuvent faire la différence en matière de performance, de bien-être au travail et de réussite professionnelle. À l’inverse, ignorer ses aptitudes naturelles peut conduire à une perte d’efficacité, voire à une forme de mal-être ou de désengagement.
L’expérience acquise : un atout… mais pas une garantie absolue
Si l’expérience acquise est souvent considérée comme un critère clé lors du recrutement, des recherches récentes nuancent cette idée. Selon une vaste étude, l’expérience antérieure n’est qu’un faible prédicteur de la performance future, sauf dans les premiers mois d’un nouveau poste où elle facilite l’intégration et l’opérationnalité. Sur le long terme, c’est la capacité à apprendre, à s’adapter et à tirer parti de ses expériences passées qui compte véritablement.
En d’autres termes, avoir occupé un poste similaire ne garantit pas la réussite dans un nouvel environnement professionnel, surtout si les cultures d’entreprise ou les modes de fonctionnement diffèrent. Ce sont la pertinence, la qualité et la transférabilité des expériences, plus que leur quantité, qui font la différence.
Gestion des talents : conjuguer l’inné et l’acquis pour innover et performer
Les entreprises qui réussissent sont celles qui savent identifier et développer à la fois les talents naturels et les compétences acquises de leurs collaborateurs. Cela passe par une gestion personnalisée des carrières, une attention portée à l’adéquation entre les aptitudes naturelles et les missions confiées, ainsi qu’un accompagnement dans l’apprentissage continu et le développement de nouvelles compétences.
Les organisations qui sauront valoriser cette complémentarité, en misant sur la diversité des profils et la formation continue, seront celles qui tireront leur épingle du jeu dans la compétition mondiale. L’enjeu n’est plus de choisir entre l’inné et l’acquis, mais de les conjuguer intelligemment pour libérer le plein potentiel de chacun.
Laura TORTOSA