Selon une étude réalisée en 2019 par la firme britannique Reed Specialist Recruitment, un phénomène nommé « conscious quitting » (ou « l’abandon conscient » en français) se répand parmi les employés britanniques et américains. En effet, un tiers de ces salariés ont déjà quitté leur poste en raison d’un désaccord avec les valeurs de leur entreprise.
En effet, de plus en plus, les travailleurs cherchent à aligner leur emploi sur leurs convictions personnelles et leurs croyances éthiques. Dan Guez, co-fondateur du cabinet de recrutement OpenSourcing, explique que les questions telles que « Est-ce que la société partage les mêmes valeurs que moi au niveau social, environnemental et écologique ? Est-ce qu’elle combat la discrimination ? Est-elle en faveur de l’égalité homme-femme ? » sont désormais au cœur des préoccupations des candidats lors de leur recherche d’emploi.
Face à cette tendance, les entreprises prennent conscience de l’importance d’adopter une culture d’entreprise en phase avec les valeurs de leurs employés pour attirer et fidéliser les talents. Si elles ne s’adaptent pas, elles s’exposent au risque de perdre des employés et d’avoir du mal à recruter de nouveaux talents.
La Gen Z au cœur du phénomène
Dan Guez souligne que le phénomène du « Conscious Quitting » est particulièrement marqué chez les millennials et la génération Z, ces derniers ayant grandi avec une conscience aiguë de ces enjeux. Ces générations très sensibilisées attachent une importance accrue à partager les mêmes valeurs que leur employeur, contrairement à leurs aînés. L’enquête du Baromètre des employés NetPositive révèle que les jeunes arrivant sur le marché du travail sont ceux qu’il est crucial de fidéliser, sous peine de les voir démissionner.
Alors, comment attirer et retenir ces nouveaux talents ? Le co-fondateur du cabinet de recrutement suggère plusieurs pistes : « S’assurer qu’il n’y ait pas de discrimination à l’embauche ou de harcèlement en interne est primordial ». Il propose également que les entreprises évaluent leur empreinte carbone pour ensuite mettre en place des actions visant à l’améliorer.
Les mesures visant à attirer et fidéliser les nouvelles générations peuvent s’inscrire dans une démarche RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), telle que définie par la Commission européenne en 2011. La RSE englobe sept questions centrales qui permettent aux entreprises de mieux répondre aux attentes des salariés en matière de valeurs partagées :
- La gouvernance de l’organisation : une gestion transparente et éthique des entreprises.
- Les droits de l’homme : le respect des droits fondamentaux et la lutte contre toutes les formes de discrimination.
- Les relations et conditions de travail : l’amélioration des conditions de travail et le dialogue social.
- L’environnement : la réduction de l’empreinte environnementale et la promotion du développement durable.
- La loyauté des pratiques : la lutte contre la corruption et la promotion de la concurrence équitable.
- Les questions relatives aux consommateurs : la protection des consommateurs et la prise en compte de leurs besoins.
- Les communautés et le développement local : l’engagement des entreprises dans le développement des communautés locales et la promotion de l’économie locale.
Pour en savoir plus
Nicky KABEYA