Le 15 novembre, voici 11 jours que les femmes travaillaient gratuitement. Si déjà l’écart de salaire avec les hommes est patent, ce sont aussi celles qui subissent le plus de violence sexiste. Mais comment gérer cette situation au travail ?
« Hé Chantal ! Quelle est la différence entre une blonde et un ordinateur ? Il faut répéter l’information une seule fois à l’ordinateur. » Voici l’un des multiples exemples figurant dans le kit pour « agir contre le sexisme dans le monde du travail » établi par le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP).
Cette phrase est considérée comme un outrage sexiste d’après le Code pénal. Qui se définit par le fait d’imposer à une personne des comportements ou des réflexions sexistes ou sexuelles qui « portent atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant, humiliant » ou l’exposant à « une situation intimidante, hostile ou offensante. »
Qui sont les victimes ?
Ce ne sont pas que les femmes, mais aussi toutes les personnes faisant partie de la communauté LGBTQIA+. Le sexisme concerne les personnes par rapport à leur genre, leur sexe et leur sexualité. Pourtant, les femmes restent les victimes les plus touchées.
D’après le Baromètre Sexisme du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes établi en 2021, « 46% des Françaises ont déjà été victimes d’actes ou de propos sexistes au travail, une proportion qui atteint les 56% pour les 35-49 ».
Le travail figure comme l’un des trois espaces où les femmes subissent du sexisme. Les deux autres sont l’espace public (rue, transport) et la vie de famille.
Que faire quand ça arrive au travail ?
En tant qu’employeur ou responsable des ressources humaines, il est suggéré de montrer son engagement contre le sexisme dans l’entreprise. Cela passe par une campagne de sensibilisation et de prévention dans laquelle les assistant(e)s et office managers peuvent jour leur rôle auprès des collaborateurs de par leur position centrale.
Dès lors qu’un outrage sexiste est connu, le kit pour agir contre le sexisme explique que « des mesures nécessaires pour veiller à ce que la question soit rapidement examinée et traitée en tout confidentialité » doivent être prises. La victime devra être suivie et ne pas être isolée. Enfin, il faudra mettre en place des sanctions « pouvant aller du simple avertissement ou blâme au licenciement. »
Quelles peines pour l’auteur ?
L’auteur d’un outrage sexiste est puni d’une amende pouvant aller jusqu’à 750 euros. Mais cette peine peut s’élever à 1500 euros si le comportement ou le propos est tenu :
– sur un mineur âgé de moins de quinze ans,
– sur une personne vulnérable (par son âge, sa maladie, son infirmité, son état de grossesse apparent ou connu de l’auteur, sa déficience physique ou psychique),
– sur une personne dont la précarité économique ou sociale est apparente ou connue de l’auteur,
– par plusieurs auteurs ou complices,
– dans un transport public ,
– en raison de l’orientation sexuelle vraie ou supposée de la victime.
L’impact au travail
« 81% des femmes victimes de sexisme ont déjà adopté une conduite d’évitement », peut-on lire dans le rapport « Agir contre le sexisme au travail » publié en 2016 par le Conseil Supérieur de l’Egalité Professionnel (CSEP). Les femmes font attention aux vêtements qu’elles portent, évitent certains déjeuners et n’osent pas demander une augmentation. Cela provoque un impact considérable sur la confiance en soi et la santé.