Ces mots que l’on confond tout le temps

Conjoncture ou conjecture ? Infraction ou effraction ? Problème ou problématique ? La langue française fourmille de mots qui se ressemblent, qu’ils soient ou non de la même famille. Ces mots, appelés « paronymes », sont aussi ceux sur lesquels portent la plupart des fautes d’orthographe, ou tout simplement de sens. Voici la liste des confusions les plus fréquentes, qui devrait permettre, à l’avenir, de limiter les malentendus !

« associable » au lieu d’insociable

Si vous voulez qualifier une personne qui fuit la compagnie des autres, n’utilisez pas associable, qui signifie au contraire « que l’on peut associer » ! C’est insociable qui convient dans ce contexte. Attention, asocial est un degré au-dessus : il n’est pas dû à un simple mouvement d’humeur et peut découler d’une pathologie.

« conjecture » au lieu de conjoncture

La conjoncture est la situation économique (d’un pays, notamment). Une conjecture est un raisonnement sans fondement, une idée creuse la plupart du temps. Une phrase pour s’en souvenir : dès qu’il s’agit de conjoncture, nos dirigeants se perdent en conjectures.

« consœur » au lieu de consort

Les consorts (terme juridique) ont un intérêt commun dans un procès ou une affaire civile, tandis que les consœurs sont des femmes exerçant la même profession libérale. Le prince consort, nom donné au mari d’une reine, est l’objet d’un calembour : le prince « qu’on sort » !

« dentition » au lieu de denture

Vous voulez complimenter un(e) collègue sur son sourire étincelant ? Dites-lui qu’il ou elle a une « denture parfaite ». En effet, la dentition désigne la croissance des dents. Lorsqu’on veut parler de l’ensemble des dents d’un homme, d’un animal et même d’une roue, c’est denture qui convient.

« empathique » au lieu de sympathique

Empathique est un mot à l’allure savante qu’on emploie souvent à tort et à travers. On est empathique lorsqu’on se met à la place de quelqu’un, qu’on ressent « en » lui. Il faut déjà être à l’écoute, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Être sympathique est bien moins engageant, puisqu’il suffit de ressentir « avec » l’autre !

« habilité » au lieu d’habileté

Habilité est synonyme de « capacité » ou « aptitude » : on est habilité à faire quelque chose. À moins que l’on veuille parler de quelqu’un qui fait les choses avec adresse, ingéniosité, dextérité. Dans ce cas, c’est habileté qu’il faut utiliser.

« infraction » au lieu d’effraction

L’infraction et l’effraction désignent toutes deux l’action d’enfreindre et de violer. Pour l’une la loi, pour l’autre, la propriété. Il peut y avoir infraction sans effraction si vous avez laissé votre porte ouverte et que des voleurs ont pénétré chez vous ; et effraction sans infraction si vous perdez vos clés et que vous êtes obligé d’enfoncer votre porte !

« préparatif » au lieu de préparatoire

Les deux mots existent, mais l’un est nom, l’autre adjectif. Ce qui prépare est préparatoire. Exemples : un travail préparatoire, le cours préparatoire ou « CP ». Préparatif est un nom qui s’emploie presque toujours au pluriel. On parle notamment des « préparatifs d’un voyage ».

« problématique » au lieu de problème

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Fréquent dans le jargon professionnel, le nom problématique est utilisé à toutes les sauces alors que bien souvent, problème est suffisant ! Vous voulez soulever une difficulté, utiliser problème. Plus technique et plus générale, la problématique regroupe les enjeux liés à un sujet.

Erick Hostachy,
Responsable de la communauté web du Projet Voltaire

Publié le 11 Oct, 2020

Rubrique Expression/rédaction

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